Lancement Falcon9 de SpaceX
Par , publié le 18 juin 2020

Le compte à rebours est lancé pour SpaceX. Face aux réserves exprimées par la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur américain des télécoms, la société spatiale d’Elon Musk ne dispose plus que d’un mois pour démontrer le potentiel de sa constellation Starlink, son projet d’accès à Internet par satellite. A la clé: la possibilité de participer à un important appel d’offres visant à déployer le haut débit dans les zones rurales des États-Unis. D’un montant de 16 milliards de dollars sur dix ans, celui-ci sera attribué, par tranches, cet automne. Mais les candidatures doivent être déposées avant le 15 juillet.

“Doutes sérieux” – Présenté en 2015, le projet Starlink prévoit de déployer plusieurs milliers de petits satellites sur une orbite basse, à 550 kilomètres de la Terre. SpaceX vise 42.000 appareils, mais n’a pour l’instant obtenu l’autorisation d’en lancer que 12.000. Certes, ces satellites sont plus à même de fournir une connexion Internet que les traditionnels satellites géostationnaires, qui évoluent à une altitude de 36.000 kilomètres, reconnaît la FCC. Mais, dans un avis publié la semaine dernière, le régulateur émet des “doutes sérieux” sur leur capacité à offrir la latence maximale de 100 millisecondes inscrite dans son appel d’offres.

Timing serré – De son côté, Elon Musk assure que son service Internet proposera une latence bien inférieure, sous la barre des 20 millisecondes. Problème: SpaceX va devoir le prouver à la FCC d’ici au 15 juillet. Après le lancement de 58 appareils supplémentaires le week-end dernier, l’entreprise a déjà placé 580 satellites en orbite. Suffisamment, selon elle, pour offrir une couverture “mineure” aux Etats-Unis. Elle vient d’ailleurs d’ouvrir les inscriptions pour une phase beta. Mais sera-t-elle en mesure de mener ses premiers tests à temps pour répondre aux inquiétudes de la FCC ?

Importantes dépenses – Dans le cas contraire, SpaceX sera rangée dans la catégorie des offres à latence élevée, ce qui la placerait en mauvaise position face aux fournisseurs d’accès traditionnels. Or, estime l’analyste Tim Farrar de TMF Associates, la société “a besoin de l’argent du gouvernement”, malgré ses récentes levées de fonds et ses derniers succès commerciaux. Car ces ambitieux projets se traduisent par d’importantes dépenses, sans générer de chiffre d’affaires. C’est le cas de Starlink, mais aussi de Starship, sa future fusée qui doit lui permettre d’aller sur Mars.

Faillite de OneWeb – SpaceX promet de lancer son offre Internet d’ici à la fin de l’année aux Etats-Unis et au Canada. Puis en 2021 dans d’autres pays. De quoi, espère Elon Musk, lui fournir des recettes récurrentes pour financer ses autres activités. Ses satellites, comme les ballons du projet Loon d’Alphabet, doivent notamment permettre de connecter les régions du globe qui ne le sont pas encore, car trop pauvres ou trop reculées pour rentabiliser le déploiement d’une infrastructure terrestre. Mais la route est difficile: en mars, la start-up OneWeb, qui voulait déployer 650 satellites, a déclaré faillite. Après avoir levé 4,3 milliards de dollars…

 


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