Par , publié le 23 novembre 2020

Cap sur la Chine pour Beyond Meat. Après avoir vendu ses burgers et hot dogs végétaux aux Etats-Unis et en Europe, le spécialiste de la “viande sans viande” veut désormais séduire le consommateur chinois. Pour y parvenir, il mise sur un nouveau produit, présenté la semaine dernière:  un substitut végétal au porc haché. Baptisé “Beyond Pork”, celui-ci doit servir de garniture pour préparer des rouleaux de printemps, des dumplings ou des nouilles sautées. Beyond Meat rêve ainsi de conquérir l’immense marché chinois, qui représente à lui seul plus du quart de la consommation mondiale de viande.

Flexitariens – Lancée en 2009, l’entreprise a donné un coup de fouet au secteur en reproduisant l’apparence, le goût ou encore la texture de la viande. Son hamburger, fabriqué avec des protéines végétales (pois, pommes de terre, huile de coco…), “saigne” même quand on le coupe. Comme sa rivale Impossible Foods, elle ne vise pas le segment, limité, des végétariens et des végans. Mais celui des flexitariens, ces consommateurs qui veulent manger moins de viande, en raison notamment de l’impact de l’élevage sur la planète. Un marché qui pourrait se chiffrer à 140 milliards de dollars par an d’ici à la fin de la décennie, anticipent les analystes de Barclays.

Partenariat avec Alibaba – Beyond Meat est présent en Chine depuis avril. Et a depuis multiplié les partenariats pour diffuser ses produits. Avec Starbucks et les chaînes américaines de fast food KFC, Pizza Hut et Taco Bell. Et aussi avec Freshippo, les magasins alimentaires du géant Alibaba. La société est, par ailleurs, en train de construire deux usines dans la banlieue de Shanghai. Mais pour véritablement percer sur le marché, elle devait surtout adapter son offre: le porc représente environ 70% de la viande consommée dans le pays. L’opportunité est d’autant plus grande que la fièvre porcine décime des élevages, ce qui a fait grimper les prix.

Croissance décevante – En Chine, Beyond Meat ne devra pas seulement affronter son concurrent Impossible Foods, qui attend encore le feu vert des autorités pour se lancer. De nombreuses start-up chinoises développent aussi du porc sans viande. Le groupe américain joue gros: il doit désormais justifier sa capitalisation boursière de 9 milliards de dollars, soit plus de 20 fois le chiffre d’affaires attendu pour 2020. Début novembre, il avait publié des résultats décevants, n’affichant qu’une croissance de 3% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre. Le lendemain, son action avait plongé de 29% ! Et pour ne rien arranger, son partenariat avec McDonald’s semble désormais remis en cause.

Pour aller plus loin:
Avec Mosa Meat, la viande de synthèse se rapproche de nos assiettes
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