Par , publié le 12 janvier 2021

C’est du jamais vu pour une société non cotée européenne. Dans le cadre d’une nouvelle levée de fonds, officialisée mardi, Checkout.com est désormais valorisée 15 milliards de dollars (12,3 milliards d’euros). Soit trois fois plus qu’en juin dernier. Cette envolée spectaculaire n’est pas très surprenante: spécialisée dans le paiement en ligne, la start-up britannique a en effet profité de l’explosion du e-commerce depuis le début de la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus. Et elle ambitionne maintenant de conquérir le gigantesque marché américain.

830 millions de dollars – Lancée en 2012, l’entreprise a longtemps fait profil bas. Pendant sept ans, elle a financé elle-même son développement. Sa première levée de fonds n’a eu lieu qu’en mai 2019. Depuis, Checkout.com a récolté 830 millions de dollars auprès d’investisseurs, tous américains ou asiatiques. Sa technologie est un rouage essentiel du commerce en ligne. Elle permet en effet d’ajouter facilement des options de paiement à un site Internet ou à une application mobile. Et ainsi d’accepter les principales cartes bancaires, Apple Pay, Alipay et autres dans environ 150 devises.

Tarification agressive – Sur un marché en forte croissance, Checkout.com est notamment en concurrence avec l’américain Stripe et le néerlandais Adyen. Le premier revendique plus d’un million de clients, notamment des petites entreprises. Le second gère les paiements de Netflix, Uber, Spotify ou encore eBay. Face à ces rivaux plus gros et plus connus, la société londonienne mise sur une politique tarifaire agressive pour gagner des parts de marché. L’an passé, elle assure avoir attiré 500 clients supplémentaires, comme H&M, PizzaHut et Coinbase. Son volume de transactions aurait, lui, triplé en 2020.

Bureaux aux Etats-Unis – Pour poursuivre sa croissance, Checkout.com prévoit d’embaucher 700 personnes supplémentaires cette année, doublant quasiment ses effectifs. La société pourrait aussi mener des acquisitions, en particulier pour mettre la main sur des technologies ou des équipes d’ingénieurs. Et elle souhaite renforcer son implantation aux Etats-Unis. Déjà présente à San Francisco, elle va ainsi ouvrir deux nouveaux bureaux à New York et à Denver. Mais Checkout.com ne compte pas dépenser ses nouveaux fonds: ceux-ci doivent avant tout lui permettre d’être bien capitalisée pour rassurer les régulateurs.

Pour aller plus loin:
– Pour les start-up européennes, une année record en trompe-l’œil
– Stripe mise sur l’Afrique pour poursuivre sa croissance


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