Par , publié le 25 janvier 2021

C’est un retour sur Terre aussi brutal qu’inattendu. En fin de semaine dernière, Alphabet, la maison mère de Google, a annoncé l’arrêt du projet Loon. Celui-ci ambitionnait d’utiliser des ballons stratosphériques pour fournir un accès à Internet aux régions les plus reculées du globe. Et il avait pourtant connu une avancée majeure l’an passé, avec le lancement d’une première offre commerciale en partenariat avec un opérateur kényan. Le moteur de recherche invoque désormais l’absence d’un modèle économique pérenne pour justifier sa décision.

Échec au Sri Lanka – Loon a vu le jour en 2011 au sein du laboratoire secret Google X, connu pour ses moonshots, ces projets futuristes qui passionnent alors Larry Page et Sergey Brin, les deux fondateurs du moteur de recherche. Au fil des ans, plusieurs expérimentations sont menées. Le service est aussi déployé à plusieurs reprises lors de catastrophe naturelle. Mais son développement est plus long et complexe qu’espéré. L’un des défis est d’assurer la continuité du service au gré des vents. Annoncé en 2016, un partenariat avec le gouvernement du Sri Lanka, visant à connecter 20 millions de personnes, ne s’est ainsi jamais concrétisé.

Drones et satellites – Loon s’inscrivait dans la volonté de Google de connecter au web les milliards de personnes qui ne le sont pas encore. Le groupe américain misait également sur de gigantesques drones et sur une constellation de petits satellites. Mais ces deux idées avaient été abandonnées après quelques années au profit de Loon, alors jugé technologiquement et économiquement plus prometteur. Malgré l’arrêt de ce dernier, Google X n’abandonne pas son objectif. Un nouveau projet est en cours, en s’appuyant sur les recherches menées par les équipes de Loon. Baptisé Taara, il vise à remplacer la fibre optique par des faisceaux lumineux.

Nombreux projets abandonnés – L’arrêt de Loon est un nouvel exemple de la politique de contrôle des coûts menée depuis quelques années par Ruth Porat, la directrice financière d’Alphabet. Après avoir dépensé sans compter, le groupe est désormais beaucoup plus regardant, hésitant à investir pendant des années avant d’espérer des retombées financières. Ce changement de cap s’est traduit par l’abandon ou la revente de nombreux projets, comme les robots Boston Dynamics, les satellites Terra Bella ou les éoliennes volantes Makani. Mais aussi par l’entrée de partenaires extérieurs pour partager les coûts. L’an passé, la société a ainsi ouvert le capital de Waymo, sa filiale de voitures sans conducteur.

Pour aller plus loin:
– SpaceX se veut rassurant sur son projet d’Internet par satellite
– Les “terrifiants” robots de Boston Dynamics rachetés par Hyundai


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