Par , publié le 16 mars 2021

Une vidéo de 17 secondes sur une piste d’essai en Californie… et un nouveau patron. Délaissé par la communication officielle depuis de longs mois, le semi-remorque électrique de Tesla, baptisé Semi, refait parler de lui. Présenté en novembre 2017, le projet a accumulé plusieurs années de retard. Il sera désormais dirigé par le Francais Jérôme Guillen, jusqu’à présent président de la division automobile. Et à ce titre considéré comme le numéro deux du constructeur américain de voitures. Le moment est charnière: les premiers poids lourds doivent être produits et livrés cette année.

“The Fixer” – Cette nomination constitue un retour aux sources pour Jérôme Guillen, recruté en 2010 par Elon Musk. Aux débuts des années 2000, l’ingénieur a en effet dirigé le projet de camions électriques Cascadia de Daimler. C’est aussi lui qui, quinze ans plus tard, a mené le développement du semi-remorque de Tesla. Rouage opérationnel essentiel de la société, il s’est forgé au cours des années une réputation de “fixer”, une personne qui résout les problèmes. À son crédit notamment: l’accélération des cadences de production du Model 3, la berline grand public. À la tête du projet Semi, il supervisera aussi bien la production que le déploiement des bornes de recharge et du réseau de services.

180.000 dollars – Le camion électrique de Tesla se distingue par son allure futuriste, son siège conducteur placé au centre de la cabine et ses deux écrans tactiles permettant de visualiser les angles morts. Il devrait également être équipé d’un pilote automatique qui doit lui permettre de naviguer en convoi: plusieurs semi-remorques pourraient suivre, sans conducteur, le véhicule de tête. Une fonctionnalité qui n’a cependant jamais été montrée. La société promet une autonomie comprise, selon les versions, entre 480 et 800 kilomètres. Et une économie totale de carburant de 200.000 dollars. Soit davantage que le prix d’achat, de 150.000 à 180.000 dollars.

Concurrence – Depuis sa présentation, le Semi totalise plusieurs milliers de réservations, notamment de la part de Walmart, UPS ou encore Pepsi. Le marché, potentiellement immense, attire les convoitises. Tesla va devoir affronter les constructeurs historiques du secteur, comme Daimler et Volvo. Mais aussi de nouveaux entrants, à l’image de la start-up américaine Nikola. Aucun de leurs véhicules ne circule encore sur les routes américaines ou européennes, à l’exception de quelques modèles d’essai. Leur lancement est aussi annoncé pour 2021. À plus long terme, ces groupes travaillent sur des camions propulsés à l’hydrogène. Une idée “folle”, selon Elon Musk.

Pour aller plus loin:
– Grâce à de nouvelles batteries, Tesla promet de casser les prix
– Les camions à hydrogène de Nikola accusés de fraude


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