Par , publié le 22 avril 2021

Alors que l’écosystème tech français compte désormais plus d’une dizaine de licornes, on en aurait presque oublié la première d’entre elles. Mardi soir, BlaBlaCar s’est rappelé au bon souvenir de tout le monde, en annonçant sa première levée de fonds depuis fin 2018. D’un montant de 115 millions de dollars (95 millions d’euros), celle-ci valorise la plateforme de covoiturage à deux milliards de dollars – un record pour une start-up française. Après une année 2020 compliquée, à cause de la crise sanitaire, ses dirigeants promettent d’accélérer. Et affichent leur volonté d’entrer prochainement en Bourse.

Société pionnière – Fondée en 2006, BlaBlaCar a longtemps été le symbole de la French Tech et de ces start-up hexagonales qui n’ont plus peur de viser très haut. La société a fait office de pionnière: elle a été la première à mener un tour de table de 100 millions de dollars en 2014, puis la première à dépasser le cap du milliard de valorisation un an plus tard. Qu’elle devienne la première à franchir la porte des marchés boursiers serait ainsi d’une logique implacable. Son patron, Nicolas Brusson, qui a succédé au médiatique Frédéric Mazzella pour insuffler un nouveau souffle, évoque la date de 2022. À condition cependant de retrouver le chemin de la croissance et de la rentabilité.

Chute de l’activité – Depuis plus d’un an, BlaBlaCar est en effet touché de plein fouet par l’épidémie de coronavirus. En 2020, elle a transporté 50 millions de passagers avec son service de covoiturage et avec ses offres de bus. C’est 30% de moins qu’en 2019. Ce repli a été beaucoup plus marqué en Europe, ce qui suggère que la baisse du chiffre d’affaires a dû être encore plus importante. Nicolas Brusson assure cependant que sa société a moins souffert que l’avion et le train, grâce à la souplesse plus grande de son offre de transport. Pour profiter du rebond attendu des déplacements, elle ambitionne de doubler son réseau de bus en Europe et de se lancer dans la vente de billets de train.

Russie, Inde, Brésil – BlaBlaCar mise également beaucoup sur de nouveaux marchés, comme la Russie, l’Inde, le Brésil ou encore le Mexique. L’an passé, son activité de bus y a d’ailleurs progressé. Dans ces pays, l’entreprise ne possède pas ses propres autocars, comme c’est le cas en France et en Europe. Elle joue simplement le rôle d’agrégateur des trajets proposés par les différentes compagnies. La crise sanitaire lui a permis de gagner des parts de marché: un nombre croissant de voyageurs ont préféré acheter leurs billets depuis leur smartphone plutôt qu’aux guichets des gares routières. BlaBlaCar y voit un moyen de gagner de l’argent sur ces marchés, sur lesquels son modèle européen n’a pas fonctionné.

Pour aller plus loin:
– Début d’année record pour les start-up européennes
– Klarna devient la start-up européenne la mieux valorisée


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