Par , publié le 6 mai 2021

October lorgne les toutes petites entreprises. Jeudi, la plateforme française de prêts officialise un partenariat inédit avec Qonto, permettant aux 150.000 clients de la néobanque tricolore dédiée aux TPE et aux indépendants d’emprunter jusqu’à 30.000 euros sur 24 mois. “Ces entreprises sont moins bien servies par le système bancaire”, souligne Olivier Goy, le fondateur et patron d’October. Sur ce segment délaissé par les grands acteurs, la société ne sera cependant pas seule. Shine, le principal rival de Qonto, a également lancé une offre de prêt le mois dernier avec la Société Générale, sa maison mère.

560 millions d’euros prêtés – October, elle, n’est pas une banque. La start-up lancée en 2014 repose sur le principe du financement participatif: les fonds empruntés sont apportés par des investisseurs institutionnels et des particuliers. Pour les attirer, elle leur fait miroiter jusqu’à 9,9% d’intérêts. Ce modèle présente un avantage: elle ne supporte pas le risque de crédit et n’est soumise à aucune exigence de fonds propres. Depuis son lancement, October a prêté plus de 560 millions d’euros à près de 1.400 entreprises. Présente dans cinq pays européens, la société met en avant sa simplicité d’utilisation, avec son formulaire en ligne et sa réponse sous 48 heures.

Réponse en quelques minutes – Pour séduire les toutes petites entreprises, October mise aussi sur une “simplicité révolutionnaire”: seulement cinq questions et aucune pièce justificative à fournir. La société analyse en effet automatiquement les dernières transactions bancaires pour accepter une demande et proposer un taux d’intérêt. “Avoir une réponse en quelques minutes et l’argent en quelques jours, cela change tout”, s’enthousiasme Olivier Goy. Si le dirigeant se réjouit du potentiel du partenariat avec Qonto, il n’assure ne pas s’être fixé d’objectif. October espère bien poursuivre la croissance enregistrée depuis l’an passé, notamment grâce à l’octroi de prêts garantis par l’Etat.

Offre pour les banques – Au-delà, la start-up souhaite également proposer sa technologie aux institutions financières, pour leur permettre d’offrir des prêts sur Internet à leurs clients. Elle se rémunérera par une licence d’utilisation dont le montant dépendra du volume d’activité. “Plusieurs grandes banques testent notre solution”, indique son patron, sans citer de nom. Pour October, ce nouveau service, présenté fin 2020, ne représente pas seulement un relais de croissance. Il doit aussi lui permettre de ne pas être dépassé par une possible contre-offensive des banques sur son cœur de métier. Mais plutôt d’y participer, et donc de capter une partie de la valeur.

Pour aller plus loin:
– Klarna devient la start-up européenne la mieux valorisée
– Comment la néobanque Revolut espère percer aux Etats-Unis


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