Par , publié le 1 juin 2021

La pression aura finalement été trop forte pour WhatsApp. Critiquée de toutes parts, l’application de messagerie aux deux milliards d’adeptes a renoncé, au moins temporairement, à imposer ses nouvelles conditions d’utilisation, notamment sur le partage des données personnelles avec Facebook, sa maison mère. Les refuser n’aura donc pas de conséquences, explique désormais la société. Ni la suppression du compte, comme elle menaçait initialement. Ni la disparition de certaines fonctionnalités de base, comme la possibilité de lancer de nouvelles conversations.

Messages trompeurs – Cette volte-face intervient après plusieurs mois de polémiques, que WhatsApp n’a jamais su éteindre. Malgré ses multiples démentis, la plateforme a en effet été dépassée par des messages trompeurs. Sur les réseaux sociaux et dans la presse, on l’a accusée de vouloir communiquer le contenu des conversations avec Facebook pour améliorer le ciblage publicitaire de ses membres. En réalité, les nouvelles conditions d’utilisation doivent simplement clarifier une pratique déjà en place depuis 2016, permettant de partager certaines informations, comme le nom ou le numéro de téléphone avec les autres services maison.

Avertissements – La décision de WhatsApp pourrait avoir été motivée par les avertissements lancés le mois dernier par les autorités de plusieurs pays, notamment en Allemagne et en Inde, son premier marché. Certainement davantage que par l’exode présumé des utilisateurs. En janvier, au plein cœur de la polémique, le nombre de téléchargements de Telegram et de Signal, deux applications concurrentes réputées pour mieux protéger la vie privée, avait certes fortement augmenté. Mais leurs chiffres restent sans commune mesure avec ceux de WhatsApp. La messagerie est encore protégée par un effet de réseau: elle peut être indispensable pour continuer à discuter avec l’ensemble de ses contacts.

Accélérer la monétisation – L’épisode illustre la très mauvaise réputation de Facebook en matière de protection des données personnelles, qui permet de rendre crédible toutes les rumeurs. Il symbolise aussi la prise de conscience récente de l’opinion publique sur des questions qu’elle a longtemps ignorées. WhatsApp assure cependant que la majorité de ses membres ont accepté les nouvelles conditions d’utilisation. Celles-ci incluent un changement important, mais peu commenté, qui permet aux entreprises de stocker gratuitement leurs conversations sur des serveurs de Facebook . Une option qui, espère le réseau social, doit permettre d’accélérer la monétisation du service.

Pour aller plus loin:
– Telegram s’endette massivement pour profiter des déboires de WhatsApp
– Facebook veut accélérer la monétisation de WhatsApp


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