Par , publié le 4 juin 2021

Sept ans après son lancement, Boom n’avait toujours pas enregistré la moindre commande ferme pour son futur avion supersonique, successeur désigné du Concorde. Jeudi, la start-up a mis un terme à cette longue disette, en officialisant un accord avec United Airlines, l’une des quatre grandes compagnies aériennes américaines. Celui-ci porte initialement sur 15 appareils et comporte une option pour 35 exemplaires supplémentaires. United doit ainsi devenir la première compagnie à réaliser un vol commercial avec cet avion capable de relier Paris à New York en moins de trois heures et demie. Mais pas avant 2029 !

5.000 dollars par vol – Cette annonce intervient huit mois après la présentation du premier prototype à échelle réduite de Boom, qui doit lui permettre de lancer son programme d’essais en vol cette année. Baptisé Overture, l’avion commercial sur lequel la société travaille pourra atteindre une vitesse de croisière de Mach 1.7, soit 2.100 kilomètres par heure. L’appareil pourra transporter entre 65 et 88 passagers, contre une centaine pour le Concorde. Surtout, l’Overture doit permettre de réduire les coûts de fonctionnement: il sera plus léger, plus aérodynamique, plus économe en carburant. Boom évoque ainsi un prix de 5.000 dollars pour un vol transatlantique, près de moitié moins que les derniers vols sur le Concorde.

 6 milliards à trouver – L’accord avec United marque peut-être un tournant majeur pour Boom. Jusqu’à présent, la société revendiquait 76 engagements d’achats, notamment de la part de Virgin Atlantic et de Japan Airlines. Mais pas de commandes fermes. Cela doit notamment lui permettre de trouver les fonds nécessaires au financement du projet, estimés au moins à 6 milliards de dollars. Soit nettement plus que les 250 millions déjà levés par Boom. Cet accord est d’autant plus important qu’un autre projet d’avion supersonique, soutenu par le géant Boeing, s’est effondré le mois dernier. Son concepteur, la start-up Aerion, revendiquait pourtant plus de 11 milliards de dollars de commandes.

Retards – Les doutes restent importants sur la faisabilité technique et sur la promesse de vols neutres en carbone. Boom ne compte pour le moment que quelques dizaines d’employés, principalement des ingénieurs. Des anciens de la Nasa, Boeing, Lockheed Martin ou encore SpaceX. “SpaceX a prouvé qu’un nouveau venu pouvait accomplir des choses incroyables”, veut croire Blake Scholl, son patron. Reste que les retards s’accumulent. Le premier vol d’essai était initialement prévu pour 2017, avant d’être repoussé à fin 2019. Le premier vol commercial était annoncé pour 2020, puis pour 2023. Il est maintenant simplement espéré avant la fin de la décennie.

Pour aller plus loin:
– Blue Origin donne le coup d’envoi du tourisme spatial privé
– L’hyperloop de Virgin transporte ses premiers passagers


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