Par , publié le 6 janvier 2022

La chute est spectaculaire. Ciblé par Washington, Huawei devrait accuser un repli de près de 30% de son chiffre d’affaires en 2021, la première année complète depuis l’entrée en vigueur des sanctions les plus fortes. Depuis qu’elle publie ses résultats financiers, la société de Shenzhen n’avait encore jamais connu une baisse de ses recettes annuelles. Cette première s’explique principalement par le plongeon de ses ventes de smartphones, tombées quasiment à zéro hors de Chine. Pour repartir de l’avant, Huawei cherche de nouveaux relais de croissance.“Notre objectif, c’est de survivre”, expliquait l’an passé l’un de ses responsables.

Stocks épuisés – Accusé d’espionnage, Huawei a été placé en septembre 2020 sur une liste noire par les Etats-Unis, lui interdisant toute relation commerciale avec l’immense majorité des fabricants de composants. La société, qui venait tout juste de ravir la première place du marché des smartphones à Samsung, a dû réduire la voilure. Elle a cédé sa marque Honor et a renoncé cet été à rafraîchir sa gamme Mate. Les importants stocks constitués avant l’entrée en vigueur des sanctions sont presque épuisés. C’est notamment le cas pour les puces 5G, ce qui pénalise ses ventes en Chine. Ailleurs, l’absence d’Android, remplacé par le système maison Harmony OS, représente le plus gros handicap.

Réseau 5G – Huawei, qui n’est pas coté en Bourse, ne publie pas de chiffres détaillés. L’an passé, son président avait cependant évoqué une chute supérieure à 60% des recettes de la division smartphone. Pour compenser ce manque à gagner, la société ne peut pas compter sur le marché des équipements de réseau, le deuxième pilier historique de son activité. Sous la pression des Etats-Unis, elle a été exclue du déploiement du réseau 5G dans de nombreux pays, dont la France et le Royaume-Uni. Elle pourrait également être bannie au Canada. Ailleurs, les sanctions américaines menacent sa compétitivité technologique. Les opérateurs télécoms pourraient ainsi privilégier ses concurrents Ericsson, Nokia et Samsung.

Voitures électriques – Pour survivre, Huawei mise notamment sur son offre de cloud et sur les wearables. Mais aussi sur de nouvelles activités. Le groupe s’est lancé dans les onduleurs solaires, un élément essentiel pour convertir l’énergie photovoltaïque, ou encore dans les lidars, le système de lasers qui équipe les véhicules autonomes. Il vise aussi le marché des voitures électriques: en décembre, il a dévoilé un premier modèle, conçu par le constructeur sino-américain Seres et équipé d’Harmony OS. “Notre survie ne passera pas par une baisse des coûts mais par des investissements stratégiques”, résume son président tournant Guo Ping.

Pour aller plus loin:
– Comment Huawei tente de déjouer les sanctions américaines
– L’incroyable come-back d’Honor, la marque cédée par Huawei


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