Par , publié le 22 mars 2022

Lors de sa présentation par Elon Musk, l’hyperloop promettait de révolutionner le transport. Mais dix ans plus tard, cet ambitieux projet ne s’est toujours pas concrétisé. Plus inquiétant encore, il semble au point mort. Le mois dernier, Virgin Hyperloop, l’acteur le plus avancé, a grandement revu ses ambitions à la baisse. Il n’ambitionne plus de faire circuler des passagers à une vitesse supérieure à 1.200 kilomètres par heure. Mais seulement des marchandises. Conséquence: la société va licencier près de la moitié de ses employés. Ses concurrentes, comme Hyperloop TT, qui a installé un centre de R&D à Toulouse, accumulent, elles, les retards.

Vision d’Elon Musk – Le concept de l’hyperloop a été dévoilé en 2012, puis décrit en détail un an plus tard. Issu du travail des ingénieurs de Tesla et de SpaceX, celui-ci repose sur un système de propulsion électromagnétique qui doit permettre à ses navettes de naviguer en lévitation à une vitesse supersonique, deux fois plus élevée que celle du TGV. De quoi relier San Francisco et Los Angeles, éloignés de 600 kilomètres, en moins de 30 minutes, s’enthousiasmait alors Elon Musk. Assurant ne pas avoir assez de temps, l’entrepreneur avait passé le flambeau à une poignée de start-up. Après avoir levé 400 millions de dollars, Virgin Hyperloop semblait la mieux placée pour concrétiser ce projet fou.

Premier test – Fondée en 2014, la société a déjà connu une histoire très mouvementée, entre conflits internes, difficultés financières et changements de nom. Elle a été relancée par l’arrivée dans son capital du charismatique milliardaire britannique Richard Branson en 2017 – et aussi d’un important groupe portuaire émirati. Fin 2020, Virgin Hyperloop avait transporté ses deux premiers passagers, sur une distance de 500 mètres et à une vitesse maximale de 170 kilomètres par heure. Un test symbolique, salué alors comme une “étape historique”. Le groupe revendiquait aussi plus de 400 essais inoccupés. Mais les retards s’accumulaient. Le premier tronçon commercial n’était plus espéré avant 2030.

Coûts de construction – Si l’hyperloop rassemble derrière lui de fervents supporters, il compte aussi de nombreux critiques, qui doutent de sa faisabilité, aussi bien technologique que logistique. Et de sa capacité à assurer la sécurité des passagers – c’est d’ailleurs l’une des raisons qui poussent Virgin Hyperloop à se limiter au transport de marchandises. De telles infrastructures seraient par ailleurs très coûteuses à construire. Dans des documents financiers révélés en 2016, Virgin Hyperloop estimait la facture entre 52 millions de dollars par mile (1,60 kilomètre) à Dubaï et 121 millions en Californie. Bien plus que pour les trains à grande vitesse.

Pour aller plus loin:
– L’hyperloop de Virgin transporte ses premiers passagers
– Première commande pour les avions supersoniques de Boom


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