Par , publié le 5 avril 2022

C’est le plus gros contrat dans l’histoire des satellites, assure Amazon. Sans fournir de chiffre précis, le géant du commerce en ligne a officialisé mardi des accords avec trois sociétés de lancement: l’européenne Arianespace, Blue Origin, le groupe spatial de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, et United Launch Alliance, une coentreprise regroupant Boeing et Lockheed Martin. Au total, ce sont 83 missions étalées sur cinq ans – à partir d’une date non communiquée – qui doivent placer en orbite une partie de la constellation de minisatellites du projet Kuiper. Celui-ci vise à fournir un accès à Internet à haut débit, comme le projet Starlink de SpaceX.

Régions reculées – Dans un premier temps, Amazon prévoit de déployer un peu plus de 3.200 satellites sur une orbite basse – 590 kilomètres contre 36.000 kilomètres pour les traditionnels satellites géostationnaires. L’entreprise espère ensuite lancer 4.500 appareils supplémentaires. Sa constellation doit d’abord connecter les régions qui ne le sont pas encore, notamment celles qui sont trop isolées pour rentabiliser la construction d’une infrastructure terrestre. L’an dernier, la société a signé un premier partenariat d’envergure avec l’opérateur américain Verizon. À terme, elle pourrait aussi concurrencer la fibre optique partout ailleurs. Un marché potentiellement gigantesque.

Important retard – Partie après les autres, l’entreprise fondée par Jeff Bezos prévoit d’investir “au moins” dix milliards de dollars dans le projet Kuiper. Mais elle accuse toujours un retard important sur ses futures concurrentes. SpaceX a déjà placé près de 2.000 satellites en orbite. Et multiplie les lancements à un rythme effréné. Son service est opérationnel dans 25 pays, dont la France depuis l’an passé. Il aurait déjà séduit plus de 250.000 clients. Le groupe britannique OneWeb a déployé la moitié des 650 satellites qui composeront à terme sa constellation. Il prévoit de lancer son offre au cours des prochains mois en Europe et en Amérique du Nord, avant un déploiement mondial.

Dépendance – De son côté, Amazon projette de lancer deux premiers satellites expérimentaux au quatrième trimestre 2022. Les débuts commerciaux du service ne sont pas attendus avant plusieurs années. L’e-marchand affiche un autre handicap de taille. Contrairement à SpaceX, il ne dispose pas de ses propres lanceurs. Dans cette optique, les trois contrats signés mardi représentent une étape importante. Mais Amazon ne contrôlera pas le calendrier. Et sera surtout dépendant des avancées technologiques de ses partenaires. Trois des quatre lanceurs qui doivent transporter ses satellites, dont Ariane 6 et New Glenn de Blue Origin, sont toujours en développement.

Pour aller plus loin:
– SpaceX va investir jusqu’à 30 milliards de dollars pour son projet Starlink
Comment OneWeb espère contrer les satellites de SpaceX


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