Vous venez de lancer la huitième édition des prix EDF Pulse. Pourquoi ?
Julien Villeret, Chief Innovation Officer d’EDF – L’urgence climatique nous oblige à prendre notre part pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Et si nous connaissons les solutions pour atteindre 50% de cet objectif, l’autre moitié repose sur des technologies actuellement au stade de démonstration ou de prototype. Dans cette course contre la montre, nous devront jouer collectif. Les Prix EDF Pulse Start-up ont donc vocation à soutenir les entreprises qui proposent des solutions innovantes pour atteindre plus vite la neutralité carbone. Les lauréats bénéficient d’un boost de visibilité et d’une sorte de label décerné par EDF, qui est très crédible sur ces questions. Ils peuvent également dialoguer directement avec les responsables d’EDF Pulse Ventures, notre CVC, pour étudier l’opportunité d’une entrée d’EDF dans le capital.
Parmi les précédents lauréats, deux projets à mettre en avant ?
Je pense d’abord à BEFC. Cette start-up travaille sur des piles électriques à base d’enzymes et de papier, que l’on peut jeter dans une poubelle conventionnelle. Elles peuvent remplacer les piles boutons, utilisées par les applications qui réclament une toute petite quantité d’énergie. Je pense ensuite à Zola, qui développe des kits off grid, qui permettent d’apporter de l’électricité dans les régions où il n’y a pas de réseau, avec un système de panneaux solaires et de compteurs connectés.
Depuis 2017, EDF s’est doté d’un fonds d’investissement pour soutenir des start-up. Quels sont ses objectifs ?
Nous avons déjà investi 270 millions d’euros dans les start-up de la transition énergétique. Cette année, nous consacrerons 60 millions pour les soutenir. Il y a quelques mois, nous avons réalisé notre première prise de participation aux Etats-Unis dans la start-up Persefoni. Tous nos investissements sont guidés par un ROI stratégique. Cela signifie que nous sommes capables d’aider les start-up à se développer, en leur donnant accès à nos canaux de commercialisation, à nos datas ou à notre R&D. Dans le même temps, leur offre doit s’inscrire dans notre stratégie, en nous permettant de compléter notre portefeuille de produits et services ou de technologies.
Pour un groupe comme EDF, est-ce indispensable de travailler avec des start-up pour stimuler l’innovation ?
Oui, c’est indispensable encore plus dans un contexte de changement climatique où l’innovation est devenue un impératif. C’est aussi parfois très compliqué car les temporalités, les enjeux ou les besoins diffèrent. Mais quand on y arrive, cela crée une valeur impressionnante pour les grands groupes et pour les start-up. À plusieurs reprises, cela nous a apporté mutuellement des éléments stratégiques dans notre développement. La start-up apporte une idée, et surtout une équipe et une agilité. Les profils que l’on y retrouve ne sont pas les mêmes que dans les grands groupes. Ils ont aussi la capacité d’avancer vite, ce qui est évidemment très important.
En plus d’investir dans des start-up, EDF cherche aussi en créer…
Effectivement, EDF a été pionnier dans la création de start-up en intrapreneuriat à partir de projets de salariés. Une dizaine de sociétés ont déjà été créées, avec de belles réussites comme Exaion sur la blockchain, ou encore Metroscope sur les jumeaux numériques. Nous souhaitons encore renforcer cet incubateur: notre objectif, c’est d’accompagner trois à quatre nouveaux projets par an. Lors de notre dernier appel à candidature, en novembre, 70 projets ont été déposés.
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Les Prix EDF Pulse récompensent celles et ceux qui inventent le monde de demain en proposant des solutions innovantes pour avancer vers la neutralité carbone. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 24 juin. En savoir plus