Par , publié le 20 septembre 2022

Plus de 500 millions de dollars de dividendes en moins de deux ans. Le succès d’OnlyFans rapporte très gros à son propriétaire, Leo Radvinsky. Ce discret entrepreneur américano-ukrainien, qui a fait fortune dans l’industrie pornographique, est ainsi l’un des dirigeants les mieux rémunérés du secteur technologique. Il faut dire que la plateforme britannique, connue pour ses contenus érotiques et pornographiques, affiche une insolente santé financière. L’an passé, son chiffre d’affaires a été multiplié par 2,5, pour atteindre 932 millions de dollars. Et ses profits, avant impôts, ont bondi à 433 millions, sept fois plus qu’en 2020.

Monétisation directe – OnlyFans repose sur un système d’abonnements, vendus entre 5 et 50 euros par mois, permettant aux créateurs et créatrices de proposer des contenus exclusifs. Des cours de fitness, des chansons mais surtout des photos et des vidéos dénudées. La société, qui attire principalement des travailleuses du sexe ou des influenceuses, vient combler un manque. Non seulement elle permet de partager des clichés interdits sur d’autres plateformes, comme Instagram ou Youtube, qui encadrent drastiquement la nudité. Mais elle représente aussi une manière plus directe et plus simple pour les créateurs de monétiser leur importante audience sur les réseaux sociaux.

2 millions de créateurs – Lancé en 2016, OnlyFans a été racheté deux ans plus tard par Leo Radvinsky. À l’époque, le service évolue encore dans l’anonymat. Mais sa popularité explose pendant la crise sanitaire, qui a provoqué un afflux de créateurs puis d’abonnés. Depuis, sa croissance est vertigineuse. Fin 2021, la plateforme comptait 188 millions d’inscrits, contre seulement 13,5 millions deux ans plus tôt. Et elle attirait 2,1 millions de créateurs, contre moins de 400.000 fin 2019. En 2021, ils se sont partagé 3,8 milliards de dollars, une somme qui a plus que doublé par rapport à l’année précédente. Malgré l’arrivée de concurrents, comme la start-up française Mym, OnlyFans assure que sa croissance reste forte.

Élargir le public – La société britannique cherche désormais à élargir son public. Elle assure, sans fournir de chiffres, qu’une part croissante de créateurs ne partagent pas des contenus sexuels. L’an passé, elle a également lancé une plateforme de streaming, baptisée OFTV, pour laquelle elle a financé plusieurs séries originales. Le même jour, OnlyFans annonçait vouloir renoncer à la pornographie, interdisant “tout contenu sexuellement explicite”. Ses dirigeants se justifiaient par des pressions exercées par les plateformes de paiement. Mais cette décision pourrait aussi s’expliquer par la volonté de trouver de nouveaux investisseurs. Devant le tollé suscité, OnlyFans avait cependant rapidement fait marche arrière.


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