Par , publié le 25 septembre 2022

Être financé par Larry Page, l’un des deux fondateurs de Google, ne met pas à l’abri d’une fermeture soudaine. La semaine dernière, Kitty Hawk a annoncé, dans un message composé d’une seule phrase, qu’elle mettait immédiatement un terme à son activité. Lancée en 2010, cette start-up américaine ambitionnait de concevoir une voiture volante, capable de “décoller comme un hélicoptère et de voler comme un avion”. Et ainsi de révolutionner la mobilité urbaine. Kitty Hawk assurait avoir réalisé plus de 25.000 vols d’essai, avec et sans pilote à bord. Mais elle avait récemment décidé d’abandonner son dernier programme, repartant à nouveau de zéro.

Projets interrompus – D’abord appelée Zee.Aero, la société a été l’une des pionnières du secteur. Elle a été fondée par Sebastian Thrun, un ancien responsable de Google X, le laboratoire secret du moteur de recherche, où il a dirigé le projet de voiture autonome. Pendant des années, Kitty Hawk n’a pas fait parler d’elle. Avant de présenter en 2017 un premier prototype, baptisé Flyer, capable de transporter une personne et de voler au-dessus d’un lac. Le projet prend fin trois ans plus tard. “Nous n’avons pas trouvé le chemin vers une activité rentable”, justifiait alors Sebastian Thrun. La start-up lance un deuxième modèle, le Heaviside, plus silencieux et capable de voler partout. Mais le programme a été interrompu il y a quelques mois.

Coentreprise avec Boeing – Depuis, Kitty Hawk était reparti au stade de la recherche et développement. S’appuyant sur une mission menée avec l’armée de l’air américaine, la start-up travaillait sur le “premier modèle commercial de taxi volant”. Elle promettait beaucoup: un véhicule plus léger et plus silencieux que les autres, piloté à distance et pouvant atterrir “presque partout”. Kitty Hawk assurait que le coût d’exploitation serait inférieur à un dollar par mile (1,6 kilomètre). Visiblement, ce projet n’a pas convaincu Larry Page de poursuivre son financement. La fermeture de Kitty Hawk ne remet cependant pas en cause l’avenir de Wisk, la coentreprise lancée en 2019 avec Boeing, dans laquelle le géant de l’aéronautique s’est engagé à investir 450 millions de dollars.

Nombreux obstacles – D’autres sociétés travaillent sur des voitures volantes, comme la start-up américaine Joby, qui a racheté l’an passé le projet Elevate d’Uber, ou l’allemande Lilium. Mais la tâche se révèle être plus difficile qu’espéré. Sur le plan technologique, il faut encore concevoir des batteries suffisamment puissantes pour faire décoller le véhicule mais aussi peu encombrantes et légères. Le volume sonore doit être abaissé pour pouvoir voler en milieu urbain. Le secteur devra par ailleurs obtenir le feu vert des autorités, qui seront particulièrement exigeantes sur le niveau de sécurité. Et il faudra ensuite déployer un réseau de “vertiports” au cœur des villes. Avant d’en arriver là, tous les acteurs devront continuer à lever de l’argent. Un autre obstacle à surmonter.

Pour aller plus loin:
– L’Europe ouvre la voie aux taxis volants… en 2024
– Avenir incertain pour les taxis volants d’Uber


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