Par , publié le 10 octobre 2022

Après plusieurs tentatives avortées, Google lance enfin sa propre montre connectée, la Pixel Watch. Présenté en détail en fin de semaine dernière et déjà disponible en précommandes, l’appareil ne va pas permettre au moteur de recherche de concurrencer Apple, le leader incontesté du marché – d’autant plus qu’il n’est pas compatible avec les iPhone. Il doit davantage donner un coup de fouet à WearOS, le système d’exploitation maison pour les montres, délaissé par la majorité des fabricants. Et il symbolise également l’accélération du géant de Mountain View dans le hardware, derrière ses smartphones Pixel, qui enregistreraient cette année des ventes record.

Vitrine technologique – Pendant longtemps, Google n’a pas voulu trop investir dans le hardware. Ses premiers smartphones, la gamme Nexus, étaient ainsi disponibles en quantités très limitées et commercialisés sans marketing. Ils ne devaient servir que de vitrine technologique, pour montrer la voie aux fabricants de terminaux Android. L’objectif n’était surtout pas de rivaliser avec ces derniers, même après le rachat de Motorola en 2011 pour 12,5 milliards de dollars – la marque américaine a été revendue trois ans plus tard à Lenovo. La société ne voulait en effet pas les pousser à créer leur propre système d’exploitation, rival d’Android. C’est pour cela qu’elle a longtemps hésité à lancer sa propre montre, malgré les difficultés de ses partenaires sur ce marché.

Nouvelle division – Google justifie toujours ses efforts par la volonté de servir d’exemple.“Il est difficile de guider un écosystème vers votre vision en étant simplement la plateforme sur lequel il est construit”, justifie Sundar Pichai. Mais le directeur général du géant américain reconnaît désormais qu’il souhaite “bâtir une activité hardware pérenne”. Pour y parvenir, sa société ne ménage pas ses investissements. En 2016, elle a recruté Rick Osterloh, l’ancien président de Motorola, pour créer une nouvelle division. L’année suivante, elle a racheté le fabricant taïwanais HTC. Depuis, elle a enrichi sa gamme Pixel, d’abord avec des écouteurs puis avec une montre. Et bientôt avec une tablette. Google travaille aussi sur des lunettes de réalité augmentée.

Comme Apple – Le moteur de recherche n’a encore jamais publié le moindre chiffre de ventes de ses smartphones. Selon Canalys, sa part de marché oscille entre 2% et 3% aux Etats-Unis. Grâce à des tarifs plus attractifs que certains de ses rivaux, il espérerait doubler ses ventes cette année, assure le quotidien japonais Nikkei. Au-delà du marketing et de la disponibilité en boutique, Google espère tirer avantage de sa position: comme Apple, il contrôle à la fois le software et le hardware. Et conçoit aussi sa propre puce. Cela lui permet, assurent ses dirigeants, de créer de nouvelles fonctionnalités, notamment dans le domaine de la photographie. Sa montre Pixel Watch propose, elle, des intégrations plus poussées avec Fitbit, que Google vient de racheter.

Pour aller plus loin:
– Google s’associe avec Samsung pour relancer WearOS
– Malgré une enquête aux Etats-Unis, Google finalise le rachat de Fitbit


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