Par , publié le 24 septembre 2024

Oubliez les réponses sponsorisées qui ont fait la fortune de Google. Pour gagner de l’argent, la start-up Perplexity AI, qui promet de “ringardiser” le moteur de recherche vedette grâce à l’intelligence artificielle générative, mise, elle, sur des questions sponsorisées. Ces dernières semaines, elle a commencé à faire la cour à de grands annonceurs américains pour vanter les mérites de ce nouveau format publicitaire, rapporte Digiday. “Nous prenons une approche différente”, justifie-t-elle dans sa présentation, dénonçant les publicités omniprésentes sur Google. Les premières campagnes sont espérées au quatrième trimestre. Ses dirigeants se montrent très ambitieux, demandant des prix élevés alors même que l’efficacité de ces annonces n’a pas encore été démontrée. Mais ils espèrent probablement surfer sur l’euphorie autour de l’IA.

230 millions de recherches – Fondé en 2022, Perplexity propose un robot conversationnel, aux premiers abords très similaire à ChatGPT. Mais son outil se distingue par son fonctionnement. Il ne se base pas sur un corpus de textes qui a servi à son entraînement. Il va chercher la réponse en surfant sur des sites Internet. Cette technique doit, en théorie, permettre de réduire le nombre d’hallucinations des grands modèles de langage. Le service affiche ensuite un texte structuré, citant plusieurs sources, plutôt qu’une liste de liens ou de petits extraits de site Internet, comme le propose Google. Puis, il suggère d’autres questions pour approfondir le sujet. La start-up revendique désormais 230 millions de recherches par mois. Un succès sur lequel elle veut capitaliser, négociant une levée de fonds de 250 millions de dollars.

Tarifs élevés – Dans la présentation envoyée aux annonceurs, Perplexity met en avant deux formats. Le premier ne réinvente rien puisqu’il s’agit de publicités vidéo s’affichant sur le côté selon la question posée par l’internaute. Par exemple, une annonce pour une chaîne d’hôtels pour les recherches liées au tourisme. Le deuxième format est plus innovant. La start-up propose aux marques de sponsoriser les questions suggérées sous la réponse. Elle cite l’exemple de Nike lorsqu’un utilisateur effectue une requête sur des chaussures de basket. Contrairement à Google, Perplexity n’offre pas des tarifs au clic mais à l’affichage. Elle demande plus de 50 dollars pour 1.000 impressions. C’est autant que Netflix lors de l’arrivée de son offre avec publicités. Depuis, la plateforme de streaming vidéo a dû diviser ses prétentions par deux.

Coûts de l’IA – Perplexity n’a jamais caché son intention d’ajouter des publicités à sa version gratuite. Cela doit lui permettre d’accélérer son processus de monétisation. La start-up propose déjà un abonnement, commercialisé à 20 dollars par mois, qui permet de réaliser davantage de recherches avancées et de choisir d’autres modèles de langage, dont ceux conçus par OpenAI. Au printemps, elle revendiquait un revenu annuel récurrent de 20 millions de dollars, ce qui impliquait alors moins de 100.000 abonnés. Ce chiffre d’affaires n’est cependant pas suffisant pour faire face aux coûts de développement puis de fonctionnement des modèles d’IA générative. La start-up compte aussi sur la publicité pour mettre en place un programme de partage de recettes avec des groupes de médias, qui l’accusent de plagier leurs contenus.

Pour aller plus loin:
– L’IA générative pourrait pousser Google à changer de modèle économique
– Avec l’aide de Microsoft, OpenAI veut concurrencer Google


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