Par , publié le 15 mai 2025

Samsung a l’habitude de dégainer le premier sur le marché des smartphones. Il l’avait déjà fait pour les “phablettes”, les appareils dotés d’un très grand écran, et plus récemment pour les modèles pliables. Ou encore pour l’intégration d’outils d’IA générative. Cette semaine, le géant sud-coréen a officiellement dévoilé son premier smartphone ultra-fin, le Galaxy S25 Edge, qui sera commercialisé à partir du 30 mai. Il devance ainsi son grand rival Apple, qui pourrait proposer un iPhone Air à l’automne. Samsung justifie ce lancement par une demande des consommateurs, souhaitant des appareils plus minces et légers sans compromis sur les performances. L’objectif est aussi d’étoffer sa gamme de produits premium, sur un secteur en manque cruel d’innovations depuis des années, toujours dans l’espoir de relancer durablement des ventes en berne.

Tarifs élevés – Avec seulement 5,8 millimètres d’épaisseur, le S25 Edge est 20% plus fin que le S25+, le modèle classique le plus proche. Mais les médias qui ont pu le prendre en main soulignent que le poids représente la différence la plus frappante. Avec 163 grammes, l’appareil est 15% plus léger. Conformément aux promesses, il intègre les mêmes composants, comme le processeur et la puce mémoire. Et aussi le même écran. Il n’est cependant pas sans compromis. Le plus important: une batterie 20% plus petite, laissant redouter une autonomie réduite, même si Samsung promet des optimisations grâce à l’IA. Le S25 Edge n’inclut par ailleurs qu’un module photo double, sans téléobjectif. Son positionnement tarifaire est élevé: à partir de 1.249 euros en France. C’est 80 euros de plus que S25+ – le prix à payer pour quelques millimètres et grammes en moins.

Poids en hausse – Les smartphones ultra-fin représentent un peu un retour aux sources pour l’industrie. Au début des téléphones portables, les fabricants cherchaient en effet à réduire la taille et le poids. Cette tendance s’est poursuivie avec les premiers smartphones. Mais elle a volé en éclats lorsque Samsung a commencé à vendre, avec succès, des terminaux plus grands. Devenus la norme, ceux-ci consomment davantage d’énergie, nécessitant des batteries plus grosses, et donc plus lourdes. Dans le même temps, le nombre de capteurs photo a augmenté et de nouveaux composants ont été ajoutés pour gagner en puissance. Des matériaux plus résistants, aussi considérés comme plus premium, ont aussi fait leur apparition. En 2010, le Galaxy S1 ne pesait ainsi que 119 grammes. Le S25 Ultra, le modèle le plus haut de gamme, pèse, lui, 218 grammes.

Recherche désespérée – Pour imposer ses smartphones ultra-fin, Samsung mise sur l’effet waouh. Le groupe va d’ailleurs utiliser un nouveau système de sécurité dans les boutiques, afin que les clients potentiels puissent se rendre compte de la finesse et du poids. Suffisant pour justifier un prix plus élevé, malgré une autonomie inférieure et des fonctionnalités en moins ? Au-delà de la prouesse technologique, ces appareils soulignent surtout la recherche désespérée de nouveautés et d’innovations. Depuis 2018, les ventes ne cessent de reculer – hormis un rebond temporaire pendant la crise sanitaire. Samsung souffre particulièrement, en raison de la concurrence des marques chinoises. La société sud-coréenne n’a cependant pas encore trouvé la recette miracle. Ni les appareils pliables ni les fonctionnalités d’IA ne lui ont permis d’inverser la tendance.

Pour aller plus loin:
– Pourquoi les fabricants de smartphones misent sur les appareils pliables
– Après deux ans de baisse, les ventes de smartphones rebondissent timidement


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