Par , publié le 8 octobre 2020

Relier Paris à New York en moins de trois heures et demie. C’est la promesse de Boom, une start-up américaine qui ambitionne de ressusciter les vols commerciaux supersoniques, plus de quinze ans après le dernier atterrissage du Concorde. Mercredi, elle a franchi une étape importante en présentant officiellement un premier prototype à échelle réduite, qui ne transportera pas de passagers . Boom prévoit de lancer son programme d’essais en vol dès l’année prochaine. Mais le premier vol commercial n’est, lui, pas espéré avant… 2029.

Mach 2,2 – Baptisé Overture, l’avion commercial sur lequel travaille Boom pourra atteindre une vitesse de croisière de Mach 2,2, soit près de 2.300 kilomètres par heure. C’est légèrement plus que son ancêtre européen. Et environ 2,5 fois plus rapide que les avions de ligne actuels. L’appareil pourra transporter entre 65 et 88 passagers, contre une centaine pour le Concorde. Surtout, l’Overture doit permettre de réduire les coûts de fonctionnement: il sera plus léger, plus aérodynamique, plus économe en carburant. Boom évoque ainsi un prix de 5.000 dollars pour un vol transatlantique, près de moitié moins que les derniers vols sur le Concorde.

6 milliards de dollars de commandes – Malgré l’échec commercial de l’avion européen, Boom assure avoir déjà enregistré pour 6 milliards de dollars de commandes, notamment auprès de Virgin Atlantic et de Japan Airlines. “Les compagnies aériennes sont extrêmement intéressées par notre projet”, indique Blake Scholl, le fondateur et patron de la société. L’entrepreneur ne manque pas d’ambitions: il imagine déjà son avion effectuer plus de 500 liaisons dans le monde. Il chiffre la demande à 1.300 appareils au cours des dix premières années d’exploitation. “A long terme, l’objectif est de relier n’importe quelle ville dans le monde en moins de cinq heures et pour seulement 100 dollars”, promet-il.

Retards – Créé en septembre 2014, Boom ne compte pour le moment que quelques dizaines d’employés, principalement des ingénieurs. Des anciens de la Nasa, Boeing, Lockheed Martin ou encore SpaceX. Au-delà des intentions, beaucoup de questions restent encore en suspens sur le financement du projet, estimé à 6 milliards de dollars, et sur sa faisabilité technique. “SpaceX a prouvé qu’un nouveau venu pouvait accomplir des choses incroyables”, rétorque son patron. Reste que les retards s’accumulent. Le premier vol d’essai était initialement prévu pour 2017, avant d’être repoussé à fin 2019. Le premier vol commercial était annoncé pour 2020, puis pour 2023. Il est maintenant simplement espéré avant la fin de la décennie.


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