Les photos et vidéos sonnent le glas des ambitions d’Uber dans la location de vélos et de trottinettes électriques en libre-service. Publiées sur Twitter, elles montrent des dizaines de deux-roues envoyés à la casse. Délestés de leur batterie, pneus et câbles électriques, ils seront ensuite broyés comme une carcasse automobile. L’entreprise américaine assure ne pas avoir pu donner ces encombrants vélos, notamment pour des raisons de sécurité. Elle ne communique cependant pas sur le nombre d’engins qui seront recyclés de la sorte.
Partenariat avec Lime – Il y a encore quelques semaines, ces vélos rouges faisaient partie de la flotte de Jump, le service qu’Uber avait racheté en avril 2018 pour un prix estimé à 200 millions de dollars (179 millions d’euros). Cette acquisition devait lui permettre de diversifier son offre, en particulier sur les trajets de courte distance. Le spécialiste des VTC avait ensuite lancé des trottinettes électriques, un marché alors en forte croissance. Mais le mois dernier, Uber a décidé de céder sa filiale, et une partie de sa flotte, à sa rivale Lime dans le cadre d’une prise de participation.
Plan d’économies – Cette décision s’inscrit dans une volonté de réduire les pertes, alors que l’épidémie de coronavirus a fait plonger son activité dans de nombreux pays. L’entreprise va ainsi mener un vaste plan social, impactant 6.700 salariés, soit environ un quart de ses effectifs. Plusieurs bureaux régionaux vont être fermés. Et de nombreuses activités annexes, dans lesquelles Uber a beaucoup investi pour se diversifier, vont être abandonnées. La direction souhaite se concentrer sur deux métiers: les VTC et la livraison de repas. En raison de la crise actuelle, Uber ne vise plus la rentabilité en 2020. Elle espère désormais l’atteindre l’an prochain.