Par , publié le 29 juin 2020

Un milliard de livres (1,1 milliard d’euros) et 400 emplois pour amadouer les parlementaires britanniques ? A quelques jours d’un vote crucial à la Chambre des lords, qui pourrait lui fermer la porte du réseau 5G outre-Manche, Huawei s’est engagé la semaine dernière à construire un important centre de recherche dans une petite ville située à proximité de Cambridge. Le groupe chinois compte y rassembler ses travaux de développement, puis la fabrication, de composants opto-électroniques, qui doivent permettre d’augmenter la vitesse de transmission de la fibre optique.

Jusqu’à 35% du marché – Cette annonce intervient à un moment où la classe politique britannique se déchire sur la participation de Huawei dans le déploiement du réseau 5G. En janvier, le gouvernement de Boris Johnson avait donné son feu vert pour que le géant de Shenzhen récupère jusqu’à 35% du marché, tout en l’excluant des réseaux “sensibles”. Face aux critiques au sein même de sa majorité politique, et aux fortes pressions américaines, le Premier ministre semble désormais prêt à faire marche arrière. Selon la presse britannique, il aurait même accepté d’interdire l’utilisation d’équipements de l’industriel chinois dans les réseaux d’ici à 2023.

Pressions américaines – Peu après l’officialisation de la construction du centre de recherche à Cambridge, les Etats-Unis ont adressé un nouvel avertissement au Royaume-Uni. Washington, qui a multiplié les sanctions contre Huawei depuis deux ans, considère en effet que le groupe représente une menace pour la sécurité du pays, l’accusant d’être à la solde du régime de Pékin. La semaine dernière, Eric Schmidt, l’ancien patron de Google, aujourd’hui conseiller du Pentagone, avait assuré à la BBC “qu’il ne fait aucun doute que certaines informations ayant transité sur des routeurs de Huawei ont été livrées au gouvernement chinois”. Des accusations rejetées en bloc par l’entreprise.

Pas encore de décision en France – Ces dernières semaines, Huawei a également lancé une importante campagne de communication au Royaume-uni, diffusant notamment une lettre dans les grands journaux du pays. Pour le groupe chinois, l’enjeu ne se limite pas au marché britannique: un refus de Londres pourrait inciter d’autres gouvernements à aussi lui fermer la porte de leurs réseaux 5G. C’est le cas, par exemple, de la France et de l’Allemagne où la décision d’autoriser les opérateurs à utiliser ou non des équipements Huawei n’a pas encore été prise. La semaine dernière, la société n’a pas été retenue à Singapour.

 


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