Par , publié le 7 septembre 2020

C’est peut-être la prochaine cible de l’offensive américaine contre le secteur technologique chinois. Vendredi, le Pentagone a confirmé qu’il réfléchissait à ajouter Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC) à sa liste noire, qui interdit toute collaboration avec des entreprises américaines sans avoir d’abord obtenu une dérogation. Le premier fabricant de semi-conducteurs du pays rejoindrait ainsi plus de 300 sociétés chinoises, dont Huawei. Une décision qui accentuerait encore les tensions entre les deux puissances. Et qui interviendrait au moment où Pékin prépare un vaste plan d’investissements dans le secteur.

Cible facile – Si elle s’est développée ces dernières années, à grand renfort d’aides publiques, l’industrie chinoise des semi-conducteurs reste encore très dépendante des technologies et des fournisseurs américains, en particulier pour les composants les plus avancés. Elle représente donc une cible facile pour Washington. D’autant plus que les Etats-Unis peuvent imposer aux fabricants étrangers de ne pas travailler avec des groupes chinois, dès lors qu’ils utilisent aussi des équipements américains. Ainsi, le taïwanais TSMC va arrêter de fabriquer les puces conçues par Huawei pour ses smartphones haut de gamme.

Objectifs ambitieux – D’éventuelles sanctions américaines auraient également un impact considérable pour SMIC, qui compte d’importants fournisseurs aux Etats-Unis. Et elles compromettraient une partie des efforts du gouvernement chinois pour stimuler le secteur. En 2015, celui-ci s’était fixé pour objectif de produire 40% des semi-conducteurs que le pays utilise en 2020. Et 70% en 2025. Des objectifs que certains experts jugeaient déjà inatteignables. En août, Pékin a annoncé de nouvelles mesures de soutien, notamment une exonération d’impôt pendant dix ans.

Plan sur cinq ans – Pour s’affranchir totalement des sanctions américaines, le pays aura besoin d’aller beaucoup plus loin. Il lui faut concevoir ses propres technologies et équipements. C’est toute une chaîne d’approvisionnement extrêmement complexe qu’il faut construire. Or, les groupes chinois, même les plus avancés, comptent des années de retard sur leurs rivaux. Pour tenter de les combler, Pékin doit présenter en octobre un ambitieux plan d’investissements sur cinq ans, rapporte l’agence Bloomberg. Objectif: faire du pays l’un des champions des semi-conducteurs de nouvelle génération.


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