Par , publié le 11 septembre 2020

L’échéance se rapproche mais Huawei assure qu’il sera prêt. Jeudi, le fabricant chinois de smartphones a présenté une deuxième version de son propre système d’exploitation, baptisé HarmonyOS, qui pourrait se substituer à Android dès le mois de janvier. C’est une étape importante pour le groupe, devenu au printemps le numéro un mondial du secteur, mais qui ne réglera pas tout. Face aux importantes sanctions américaines, d’autres problèmes restent à régler, comme la richesse du catalogue d’applications et l’approvisionnement en composants électroniques.

Accès coupé à Android – Soupçonné par Washington d’espionnage au profit de Pékin, Huawei a été placé l’an dernier sur une liste noire qui interdit toute collaboration avec des entreprises américaines, sauf dérogation. Cela signifie notamment que la société n’a plus accès à Android, le système d’exploitation que Google distribue gratuitement aux fabricants pour mettre en avant ses services. Au lieu d’utiliser la version open source d’Android (AOSP), Huawei a préféré repartir d’une feuille vierge. Et opter pour une approche plus globale. HarmonyOS, tournera également sur les montres, les télévisions et les systèmes embarqués pour voiture.

Besoin d’applications – Selon la société chinoise, son système d’exploitation intègre déjà entre 70% et 80% des fonctionnalités présentes sur Android. Mais HarmonyOS n’offrira pas les services de Google, comme son assistant vocal et YouTube, ni la boutique d’applications Play Store. Un véritable défi hors de Chine: son magasin contient actuellement moins de 100.000 applications, essentiellement chinoises. Là où Microsoft n’a jamais réussi à créer un écosystème suffisamment riche pour représenter une alternative à Android, Huawei mise sur une base d’utilisateurs potentiellement élevée et sur des commissions ramenées à 15%. Il espère attirer les services les plus populaires, comme Facebook, Instagram et Netflix.

Puces, écrans, capteurs photo – Huawei va aussi devoir affronter des problèmes d’approvisionnement en composants électroniques. Car les sanctions de Washington interdisent aux sociétés étrangères de travailler avec lui, dès lors qu’elles utilisent aussi des équipements américains. Ainsi, le taïwanais TSMC va arrêter de fabriquer les puces conçues par Huawei pour ses smartphones haut de gamme. Et ce n’est peut-être que le début: Samsung et LG pourraient arrêter de lui livrer des écrans et Sony des capteurs photo. Huawei ne serait alors plus en mesure de produire que 50 millions de smartphones en 2021, contre près de 200 millions cette année, préviennent les analystes de GF Securities.


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