Par , publié le 14 septembre 2020

L’échéance se rapproche et une solution se dessine enfin pour TikTok. Selon la presse américaine, sa maison-mère chinoise ByteDance aurait trouvé un accord avec Oracle, à la veille de l’ultimatum fixé par Donald Trump pour la vente des activités américaines de la très populaire application de partage de vidéo. Cette opération ne sera cependant pas présentée comme une vente, mais comme un “partenariat technologique”. Oracle serait notamment chargé d’héberger les données personnelles des utilisateurs américains. L’éditeur de logiciels rentrerait également au capital de la filiale américaine de TikTok.

Compromis accepté par Washington ? – Longtemps considéré comme favori, Microsoft a annoncé dimanche soir que ByteDance avait refusé son offre de rachat. Au profit donc d’Oracle. Reste cependant à savoir si ce compromis sera accepté par la Maison blanche, qui a longtemps assuré qu’elle ne donnerait son accord qu’à une vente. Ou si elle ordonnera une interdiction de TikTok aux Etats-Unis. Washington dispose de plusieurs leviers, qui pourraient cependant être contestés devant la justice. Le plus simple: forcer Apple et Google à retirer l’application de leurs boutiques.

Veto chinois – Il y a encore quelques semaines, un tout autre scénario semblait écrit d’avance. Pour éviter une interdiction, ByteDance allait s’entendre avec Microsoft ou Oracle. L’opération devait se conclure pour un montant compris entre 20 et 30 milliards de dollars (entre 17 et 25 milliards d’euros). La donne a changé quand le gouvernement chinois a imposé, fin août, de nouvelles restrictions sur les exportations de technologies, en particulier sur les algorithmes de suggestion de contenus. Cela signifie qu’il dispose désormais d’un droit de veto sur la vente de TikTok. Un veto que Pékin est bien décidé à exercer.

Vente sans algorithme ? – Le compromis trouvé avec Oracle permet de contourner cette menace. Une autre solution existe aussi pour ByteDance: céder ses activités sans sa technologie. Autrement dit, l’acheteur mettrait la main sur la marque et sur les 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens, mais pas sur l’algorithme. Un tel scénario répondrait davantage aux exigences de Washington. Mais il poserait d’énormes défis technologiques pour le repreneur, qui devrait bricoler au plus vite une alternative. Sans garantie de pouvoir répliquer la même formule gagnante.


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