Ne pas laisser le champ libre à Amazon. Ce mardi, Walmart lance une nouvelle offre d’abonnement aux Etats-Unis. Baptisée Walmart+, celle-ci permet notamment de bénéficier de la livraison gratuite, parfois le jour même – à l’image de ce que propose son grand rival avec le service Prime. Pour le premier distributeur mondial, l’objectif n’est pas tant de voler des clients au géant du commerce en ligne. Mais plutôt de s’assurer que ses propres clients ne commencent pas à faire leurs courses, en particulier alimentaires, sur Amazon.
Avantages en magasins – Disponible pour 98 dollars (83 euros) par an, soit 21 dollars de moins que Prime, Walmart+ ne se limite pas seulement aux achats en ligne. Le programme offre aussi des avantages dans les 4.700 hypermarchés américains de la chaîne: une réduction sur le carburant (jusqu’à 1,3 cent par litre) et la fonction “Scan & go” en magasin, qui permet au client d’éviter le passage en caisse en scannant lui-même ses articles. L’entreprise promet d’ajouter d’autres services. Des fuites dans la presse américaine évoquent, par exemple, des réductions sur les médicaments, un domaine où Amazon est peu présent malgré le rachat l’an dernier du site PillPack.
Prix bas – Avec son abonnement, Walmart cherche d’abord à séduire ses clients actuels qui souhaitent faire leurs courses en ligne. Le distributeur craint en effet qu’ils ne basculent sur Amazon, qui a beaucoup investi ces dernières années dans le secteur alimentaire, comme en témoigne l’acquisition de la chaîne de supermarchés Whole Foods en 2017. D’autant plus qu’une grande partie de ces clients sont abonnés à Prime, et peuvent donc aussi bénéficier de la livraison gratuite pour leurs courses. Walmart possède cependant quelques atouts: ses prix bas et son réseau de points de vente qui lui permet de proposer la livraison le jour même sur une zone géographique beaucoup plus large.
Bientôt numéro deux – Les analystes de Morgan Stanley se montrent très optimistes, estimant que Walmart+ pourrait attirer 20 millions d’abonnés en quelques mois. De quoi encore accélérer la percée du distributeur sur Internet. Il faut dire qu’il a beaucoup investi depuis quatre ans pour entamer sa mue, sous l’impulsion de Marc Lore, un ancien d’Amazon. Au deuxième semestre, ses ventes en ligne ont doublé, en raison de la crise du coronavirus. Et selon le cabinet eMarketer, Walmart devrait devenir le numéro 2 américain du commerce en ligne cette année, devant e-Bay mais encore loin derrière Amazon. Sa stratégie a cependant connu quelques ratés: depuis plusieurs mois, la société revend ainsi au rabais des sites qu’elle a rachetés depuis 2016.