Par , publié le 18 septembre 2020

Touché de plein fouet par la crise du coronavirus, Uber cherche des liquidités. Après avoir cédé son activité européenne de fret routier, le spécialiste américain des VTC négocierait désormais, selon l’agence Bloomberg, une vente de ses participations dans Didi Chuxing et Grab, ses deux anciens rivaux chinois et singapourien. Cela représente potentiellement jusqu’à 10 milliards de dollars (8,4 milliards d’euros), qui viendraient renforcer la trésorerie. La direction d’Uber espère ainsi faire remonter son cours de Bourse, qui évolue en-dessous de son prix d’introduction.

L’activité plonge – Après avoir accusé une perte nette de 8,5 milliards de dollars l’an passé, l’entreprise avait promis une nette amélioration de sa situation financière en 2020. Mais ses ambitions se sont heurtées à l’épidémie du coronavirus, qui a fait plonger son activité de voiture avec chauffeur. Au deuxième trimestre, les recettes générées par le transport de passagers ont ainsi chuté de 75%. La croissance enregistrée par Uber Eats, son service de livraison de repas, n’a compensé qu’en partie. Si la situation s’est depuis un peu améliorée, le retour à la normal semble encore bien loin.

Actifs non stratégiques – Dans le même temps, la trésorerie a fondu. Au 30 juin, elle n’était plus que de 7,8 milliards de dollars, contre 11,3 milliards au début de l’année. Uber assure avoir suffisamment de liquidités pour faire face à la crise. A condition toutefois que celle-ci ne s’éternise pas. Pour limiter l’hémorragie, l’entreprise a licencié environ un quart de ses effectifs. Et a aussi cédé des actifs non stratégiques qui accumulaient les pertes. C’est le cas de sa filiale européenne de fret routier, dont le contrôle a été laissé à la start-up allemande sennder. C’est aussi le cas de Jump, son service de location de vélos et de trottinettes électriques, acquis par Lime.

Softbank et Alibaba comme acheteurs – Uber s’est également délesté d’une partie de sa participation dans Yandex Taxi, la plate-forme de VTC co-détenue avec le géant russe du Web. Reste encore les deux plus gros morceaux: 15% du capital de Didi et 27,5% du capital de Grab. Le groupe avait obtenu ces participations lorsqu’il leur avait cédé ses activités en Chine et en Asie du sud est, afin de se concentrer sur des marchés sur lesquels il était plus compétitif. Plusieurs scénarios sont aujourd’hui à l’étude, explique Bloomberg. Le groupe japonais Softbank, actionnaire des trois sociétés, pourrait racheter des actions de Didi. Pour Grab, l’acquérir pourrait être le chinois Alibaba.


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