Par , publié le 21 septembre 2020

De la salade, des tomates ou encore des fraises directement cultivées dans les rayons des supermarchés ou dans les cuisines des restaurants: voilà l’ambition de la start-up allemande Infarm. La semaine dernière, celle-ci a officialisé une importante levée de fonds, d’un montant de 170 millions de dollars (143 millions d’euros). Objectif: accélérer le déploiement de ses fermes verticales en Europe, en Amérique du Nord et en Asie. Et ainsi multiplier par dix la superficie de ses cultures au cours des cinq prochaines années.

Consommation d’eau minimale – Le principe des fermes verticales est de remplacer la surface au sol par la hauteur. La culture s’y fait hors-sol, sur des étagères placées les unes au-dessus des autres. Tout le processus (exposition à la lumière, apports en nutriments et en eau…) est contrôlé automatiquement, voire en temps réel, afin de créer les conditions optimales. Infarm assure ainsi faire pousser ses produits en utilisant 99,5% moins d’espace que l’agriculture traditionnelle, 95% moins d’eau et aucun pesticide. Autre avantage: la possibilité de cultiver à proximité des lieux de consommation, ce qui permet de réduire les distances de transport.

Stratégie différente – Le concept n’est pas nouveau, mais rencontre un intérêt grandissant en raison des préoccupations environnementales. D’autres jeunes pousses se sont lancées sur ce marché, comme l’américaine Plenty, qui a levé 200 millions de dollars en 2017 auprès notamment de Jeff Bezos. Mais Infarm adopte une stratégie différente. A l’inverse de ses rivales, la société n’a pas installé de grandes fermes verticales dans d’anciens entrepôts industriels. Elle a conçu de petits modules pouvant être directement installés sur les lieux de consommation ou d’achat. Un modèle qui demande moins d’investissements, et qui peut donc être déployé plus rapidement.

Élargir l’offre – Sept ans après son lancement, Infarm indique récolter plus de 500.000 plants par mois. La société a multiplié les partenariats avec de grands distributeurs. En France, ses petites fermes sont ainsi installées dans quelques magasins Casino, Carrefour ou Monoprix. A l’étranger, des accords ont été signés avec Marks & Spencer au Royaume-Uni, Kroger aux Etats-Unis ou encore Aldi en Allemagne. Pour passer à l’échelle supérieure, Infarm va devoir élargir son offre, aujourd’hui uniquement composée de salades et d’herbes. Elle va aussi devoir prouver la pertinence de son modèle économique, basé sur des abonnements payés par les supermarchés.


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