Par , publié le 9 octobre 2020

Malgré des débuts timides, Revolut ne renonce pas à son rêve américain. Pour attirer de nouveaux clients aux Etats-Unis, la néo-banque britannique promet désormais de leur verser un bonus sur leur épargne. Sur le papier, le taux est particulièrement attrayant: entre 4,75% et 5%, dans un pays où les livrets rapportent rarement plus de 0,1%. C’est également bien davantage que le taux de 1% offert par sa rivale américaine Chime, leader du marché outre-Atlantique. En pratique, cependant, les gains seront fortement limités par les modalités de l’offre.

150.000 clients – Lancé en 2015, le service bancaire de Revolut a déjà séduit plus de 13 millions de clients. La fintech a débarqué aux Etats-Unis en mars, suivant l’exemple de sa compatriote Monzo et de l’allemande N26. Sur un marché gigantesque, mais aussi ultra-compétitif – le pays compte plus de 5.000 établissements bancaires -, son objectif est d’abord d’attirer ceux que les banques délaissent comme les travailleurs et les étudiants étrangers. A plus long terme, elle est plus ambitieuse: “Nous pensons pouvoir atteindre 10 millions d’utilisateurs”, assurait l’an passé son directeur américain, interrogé par Sifted. Mais six mois après son lancement, Revolut n’en compte que 150.000.

Commissions interbancaires – Le bonus sur l’épargne n’est pas seulement un produit d’appel. Il doit aussi inciter les clients à utiliser plus souvent leur carte. En effet, plus ils dépenseront sur leur compte courant, et plus ils toucheront des intérêts sur leur épargne. Revolut espère ainsi résoudre l’un des problèmes rencontrés par les néobanques aux Etats-unis: leurs clients les considèrent comme un compte courant gratuit sur lequel est versée leur paie, mais utilisent ensuite leurs cartes de crédit pour effectuer des achats, et ainsi percevoir les fameux cashback. Or, ces entreprises se rémunèrent en grande partie grâce aux commissions interbancaires payées sur chaque achat par les commerçants.

Banque principale – Pour Revolut, comme pour ses rivales, il est donc indispensable de ne plus être qu’une banque secondaire, mais de devenir la banque principale. Cela ne sera cependant pas suffisant pour amortir ses frais fixes et ses dépenses marketing. La start-up doit également développer de nouvelles sources de chiffre d’affaires. Au-delà de ses offres payantes pour les particuliers et les entreprises, elle permet désormais d’acheter et de vendre des actions et des cryptomonnaies, commercialise des assurances… En 2019, malgré un bond des recettes, ses pertes ont triplé, à 107 millions de livres (117 millions d’euros). Mais Revolut promet d’être rentable d’ici à la fin de l’année.


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