Par , publié le 17 mars 2022

“Je te fais un Lydia”. Cyril Chiche se souvient encore très bien de la première fois où il a entendu cette phrase dans la bouche d’un étudiant de l’université Dauphine. C’était en 2015, deux ans après le lancement de l’application de paiement entre amis. Une petite consécration, pour son fondateur et patron, car peu de start-up peuvent se targuer d’être entrées dans le langage courant. Mais aussi une simple étape: Lydia est aujourd’hui engagée dans une profonde transformation en “super-app” financière, proposant des comptes courants, des crédits et des outils d’investissement.

5,5 millions d’adeptes – Lancée sur le modèle de l’application américaine Venmo, l’application permet d’envoyer instantanément de l’argent à un proche, par exemple pour rembourser la note d’un restaurant ou un cadeau commun. Son concept et sa simplicité d’utilisation séduisent rapidement les étudiants. La société revendique désormais 6 millions d’adeptes, dont un tiers des Français âgés de 18 à 35 ans. Mais sa fonctionnalité est essentiellement gratuite. Non seulement, elle lui rapporte peu mais elle lui coûte aussi de l’argent en frais interbancaires. Pour monétiser son importante base d’utilisateurs, Lydia doit leur proposer d’autres services financiers.

“Super-app” – Ces dernières années, la fintech française a donc fortement diversifié son activité. Elle permet désormais d’ouvrir un compte courant, doté d’une carte bancaire. Celui-ci est facturé 4,90 ou 7,90 euros par mois. La plateforme propose aussi de placer son épargne sur un compte rémunéré ou de contracter un microcrédit. Fin novembre, elle s’est aussi convertie au trading d’actions et de cryptomonnaies, reprenant les recettes qui ont fait le succès du courtier américain Robinhood. Ces nouveaux services ont été lancés avec des partenaires, comme les français Younited et Cashbee. Lydia se rémunère grâce à des commissions.

Expansion européenne – La société, qui avait promis en 2019 d’être rentable dès la fin 2021, ne communique aucune donnée financière. Elle indique simplement que l’immense majorité de son chiffre d’affaires est tirée des abonnements liés aux comptes courants. Mais elle ne précise pas combien de clients y ont souscrit. Pour diversifier encore davantage ses sources de recettes, elle prévoit d’offrir de nouveaux services de crédit et d’investissement. Son principal relais de croissance se trouve cependant à l’étranger, où elle est encore peu présente. Lydia va ouvrir des bureaux au Portugal et en Espagne. Avant de viser l’Allemagne et l’Italie. D’ici à 2025, elle espère atteindre dix millions de comptes courants en Europe.

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Comme de nombreuses start-up, Lydia utilise Google Cloud pour développer son activité.

Pour aller plus loin: Lydia s’allie à Google Cloud pour renforcer sa présence en Europe


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