Par , publié le 8 avril 2022

3.500 recrutements en cinq ans, principalement en France. Après avoir levé 500 millions d’euros en mars, Doctolib veut accélérer son développement. À condition toutefois de trouver… des candidats. Car la plateforme de prise de rendez-vous médicaux fait face à un marché de l’emploi sous tension, sur lequel des profils font cruellement défaut. Des profils techniques, alors qu’il manquerait 10.000 ingénieurs informatiques dans le pays, selon l’organisation des professionnels du numérique Numéum. Mais plus seulement: les profils commerciaux sont également de plus en plus complexes à trouver. “C’est une bataille tous azimuts”, confirme un dirigeant de start-up.

Système éducatif – Les difficultés de recrutement ne sont pas nouvelles. Et elles ne touchent pas que l’écosystème français. Partout, l’essor du numérique a fait exploser les besoins en développeurs, en ingénieurs data ou encore en spécialistes de l’intelligence artificielle. Le système éducatif ne suit pas au même rythme pour former suffisamment de talents. Mais aussi pour s’adapter à l’évolution très rapide du secteur, qui fait émerger sans cesse de nouveaux métiers et de nouvelles compétences. La multiplication des formations accélérées, en à peine quelques semaines ou quelques mois, ne suffit pas pour combler ce déficit chronique.

Accélération – L’envolée des levées de fonds, dont le montant cumulé a plus que doublé l’an passé en France, n’a fait qu’accentuer la pénurie de main d’oeuvre. Pour soutenir leur croissance et atteindre les objectifs présentés à leurs investisseurs, de nombreuses start-up souhaitent accélérer les recrutements. Les 120 sociétés qui composent l’indice French Tech 120 tablent ainsi sur 19.000 embauches cette année. Dans le même temps, les géants américains du numérique recrutent davantage en Europe les ingénieurs qu’ils ne peuvent pas embaucher aux Etats-Unis. Fin 2021, Facebook a notamment annoncé son intention de créer 10.000 emplois sur le continent en cinq ans.

Impact du Covid – “La situation était déjà compliquée, regrette le dirigeant de start-up. Elle est encore plus à cause du Covid”. En démocratisant le travail à distance, la crise sanitaire a en effet mondialisé la bataille des talents. Certes, les jeunes pousses françaises ne sont plus limitées géographiquement pour recruter. Mais elles se retrouvent aussi en concurrence frontale avec leurs homologues étrangères, en particulier américaines, habituées à verser des salaires plus élevés et à distribuer des actions gratuites. Le Covid semble aussi avoir accentué l’attrait pour le freelancing, qui offre davantage de flexibilité et une rémunération potentiellement plus élevée.


No Comments Yet

Comments are closed

Contactez-nous  –  Politique de confidentialité