Par , publié le 22 avril 2022

“Jamais je n’avais imaginé que mes recherches pouvaient être utiles pour développer des médicaments”. Maximilien Levesque se souvient encore de ce jour de 2017 où une entreprise du secteur tente de le débaucher. Il est alors chercheur au CNRS, spécialiste de la physique quantique. L’offre d’emploi est refusée mais elle débouche deux ans plus tard sur la création d’Aqemia, une start-up parisienne installée à deux pas de l’institut Pasteur. Son objectif: associer la physique et l’intelligence artificielle pour détecter plus rapidement et plus efficacement des molécules qui seront capables, quelques années plus tard, de soigner des maladies.

Trouver la bonne clé – Concevoir un médicament est un processus très long et extrêmement coûteux. “Il faut trouver la bonne clé pour la bonne serrure, explique Maximilien Levesque. Mais le nombre de clés potentielles est quasi infini”. C’est dans cette phase de recherche qu’intervient Aqemia. Son intelligence artificielle est capable de créer des milliers de molécules, dont la pertinence est ensuite testée virtuellement en utilisant la physique. Petit à petit, l’algorithme apprend de ces résultats pour se rapprocher de la solution. “Nous avons une technologie unique, issue de douze ans de recherche”, souligne le patron de la start-up, qui assure que sa méthode permet d’aller plus vite. Puis d’augmenter les chances de succès des essais cliniques.

Partenariat avec Sanofi – Lancée en 2019, Aqemia compte une quarantaine d’employés. Sa solution a déjà séduit plusieurs groupes pharmaceutiques, dont Sanofi, pour développer un traitement contre le Covid. Cela fait dix ans que des start-up d’intelligence artificielle promettent beaucoup pour la recherche de médicaments, reconnaît Maximilien Levesque. Nous démontrons que notre technologie fonctionne véritablement”. La société est rémunérée en fonction de l’avancement de ses molécules dans le processus de développement. Mais elle ne sera pas intéressée sur la vente des futurs médicaments. En plus de la validation du concept, ces partenariats doivent lui permettre de mener plus facilement d’autres levées de fonds. Depuis son lancement, elle a déjà recueilli un peu plus de 10 millions d’euros.

Générateur de biotech – Pour Aqemia, ces partenariats ne sont qu’une première étape. La jeune pousse travaille en effet sur ses propres projets de recherche de molécules. Elle ambitionne ensuite de lancer des biotech indépendantes dans lesquelles sera placé le brevet. À elles de lever de l’argent auprès d’investisseurs pour réaliser les essais cliniques, puis de revendre le projet à un groupe pharmaceutique. “Aqemia a vocation à devenir un générateur de biotech”, indique son patron. D’ici à la fin de l’année, la start-up souhaite lancer une centaine de projets, dont quelques dizaines seront ensuite testés en laboratoire. La première biotech est espérée pour l’année prochaine. Aqemia vise des traitements pour des maladies très courantes mais toujours pas soignées.

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Comme de nombreuses start-up, Aqemia utilise Google Cloud pour développer son activité. En savoir plus


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