Par , publié le 29 avril 2022

“L’Airbnb du freelancing”. Alexandre Fretti, le directeur général de Malt, file la comparaison avec la plateforme de location de logements. Et s’amuse à rappeler que l’un des deux fondateurs de la société qu’il dirige depuis deux ans, avait accueilli chez lui les patrons américains lors du lancement en France. Le secteur d’activité change: Malt met en relation des travailleurs indépendants avec des entreprises qui ont besoin de leurs compétences. Mais l’inspiration est assumée, aussi bien dans le fonctionnement du service que dans l’expérience utilisateur. Et jusqu’au nom du programme réservé aux meilleurs freelances (super malter, contre superhôte chez Airbnb).

50.000 clients – Fondée en 2013, Malt est “devenue la référence en Europe”, se félicite Alexandre Fretti. La start-up, qui ne communique pas sa valorisation, revendique plus de 350.000 travailleurs inscrits sur sa plateforme. Elle compte plus de 50.000 entreprises clientes dans onze pays européens, dont 85% des sociétés du CAC 40 et 80% des groupes du Dax, grâce au rachat fin mars de sa rivale allemande Comatch. Face aux acteurs historiques, la place de marché mise sur la simplicité, la transparence des tarifs et sur des commissions plus faibles. Elle prélève en moyenne 15% sur chaque mission, un montant partagé entre l’employeur et l’indépendant. Malt devrait réaliser un volume d’affaires de 400 millions d’euros cette année. Elle vise un milliard d’euros d’ici 2024.

Crise sanitaire – Si l’essor du freelancing n’est pas nouveau, la crise sanitaire a donné un important coup d’accélérateur. “Le Covid a généré un besoin d’autonomie, souligne Alexandre Fretti. Le stade ultime, c’est de basculer indépendant”. Le marché européen est déjà estimé à 350 milliards d’euros. Historiquement, le recours au travail indépendant concernait principalement les métiers du numérique, autour desquels Malt avait construit son offre. Depuis, la plateforme s’est dirigée vers les ressources humaines, la finance ou les fonctions supports. “Ces métiers sont ceux qui affichent la plus forte progression”, indique son patron. Parfois réticentes, les entreprises ont dû s’adapter. En particulier, les grands groupes, qui ne font plus forcément rêver les jeunes diplômés, davantage attirés par le monde des start-up.

“Adoption massive” – Ces sociétés représentent d’ailleurs un important potentiel de croissance pour Malt. “Chez nos gros clients, nous restons encore tout petit”, note Alexandre Fretti, qui rêve d’une “adoption massive du freelancing” en pleine guerre des talents. Pour atteindre ses objectifs, Malt souhaite également développer son offre. Le rachat de Comatch lui permet de prendre pied dans le consulting stratégique, aux dépens des cabinets de conseil. La start-up devrait d’ailleurs continuer à réaliser des acquisitions, notamment pour gagner du temps sur ses marchés les plus récents. Déjà présente dans six pays, dont le Royaume-Uni et l’Espagne, elle ambitionne de se lancer dans quatre pays supplémentaires. À plus long terme, elle rêve aussi des Etats-Unis, le plus gros marché du monde.

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Comme de nombreuses start-up, Malt utilise Google Cloud pour développer son activité. En savoir plus

 


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