Par , publié le 16 juin 2022

Dans le monde de la tech française, Veepee est à la fois un pionnier et un OVNI. Pionnier, parce que le site de déstockage de vêtements de grandes marques, lancé en 2001, fait partie de la toute première vague de sociétés Internet tricolores. OVNI, parce qu’il n’a jamais mené de levée de fonds auprès des firmes de capital-risque pour financer son développement et son expansion à l’international. Il n’a pas été racheté. Et il n’est pas non plus entré en Bourse. Mais plus de vingt ans après sa création, le groupe fondé par Jacques-Antoine Granjon doit désormais se réinventer, alors que de nouveaux acteurs bousculent les habitudes de consommation.

Changement de nom – Depuis 2001, Veepee a déjà beaucoup changé. Sa recette reste la même: des promotions flash, limitées dans le temps et par les quantités proposées. Son offre s’est fortement développée, proposant des produits de beauté, de l’électroménager, du vin, des voyages… La société a franchi les frontières hexagonales, s’exportant en Allemagne, en Italie ou encore en Espagne, notamment par le biais d’acquisitions d’acteurs locaux. Symboliquement, elle a aussi changé de nom, au terme d’une longue procédure judiciaire avec son rival Showroomprivé. En 2019, Vente-privée est ainsi remplacée par Veepee (VP en anglais). Une identité plus internationale, qui a remplacé l’ensemble de ses différentes marques en France et à l’étranger.

Échec américain – L’international représente désormais la moitié de son chiffre d’affaires, qui s’est élevé de 3,2 milliards d’euros en 2021, selon Les Échos. Son expansion géographique a portant connu plusieurs coups d’arrêt. Ces dernières années, le spécialiste du déstockage a quitté le marché britannique, en prévision du Brexit. Il a aussi fermé ses plateformes en Pologne, au Danemark et au Mexique. Et pourrait partir du Brésil. Surtout, Veepee a dû abandonner son rêve américain en 2014, peut-être le plus gros échec de son histoire. Associé avec le géant de cartes de crédit American Express, le groupe visait des recettes de 500 millions de dollars par an. Il atteindra péniblement seulement 50 millions, à cause d’un modèle de vente peu adapté au marché américain.

Seconde main – Depuis plusieurs années cependant, la croissance de Veepee plafonne. L’an passé, son chiffre d’affaires a même accusé une chute de 15%, notamment parce que les marques avaient moins de stocks à écouler. Au-delà de la crise sanitaire, la société souffre de l’évolution du marché. Dans la mode, les plateformes de vente de seconde main, comme Vestiaire Collective et Vinted, rencontrent un succès grandissant. Dans le même temps, les marketplaces sont devenues la norme, proposant une importante sélection et des stocks élevés. Pour résister, Veepee doit étendre son modèle. Elle a ainsi lancé sa propre marketplace et une offre de seconde main. Et avant la fin de l’année, il permettra à ses membres de revendre leurs vêtements directement à d’autres membres.

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Comme de nombreuses sociétés tech, Veepee utilise Google Cloud pour développer son activité. En savoir plus

 


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