Par , publié le 23 juin 2022

Derrière les médiatiques levées de fonds, de nombreuses start-up peinent encore à se financer.“En Europe, des milliers d’entrepreneurs tech disposent d’un potentiel de croissance qu’ils ne peuvent pas concrétiser faute d’argent”, constate ainsi Nima Karimi, fondateur et patron de Silvr. Une opportunité pour ce serial entrepreneur qui s’est lancé en 2020 dans le financement basé sur les revenus (ou RBF en anglais). Un marché qui “explose aux Etats Unis” et qui commence tout juste à franchir l’Atlantique. Depuis deux ans, sa start-up a ainsi financé des “centaines de clients” en France, principalement des spécialistes du e-commerce et des éditeurs de logiciels SaaS. Elle vise désormais un développement sur plusieurs marchés européens.

Données – Concrètement, Silvr permet à des entreprises tech d’emprunter jusqu’à plusieurs millions d’euros, remboursables en quelques mois. L’idée est de pouvoir leur permettre de réaliser des dépenses qui vont générer du chiffre d’affaires. Pour une marque en ligne, par exemple, cette somme peut être dépensée pour constituer ses stocks. Ou alors pour assurer la promotion de ses produits sur les réseaux sociaux. Pour les éditeurs SaaS, le système permet de transformer leurs abonnements mensuels en trésorerie accessible immédiatement. Silvr s’appuie sur l’utilisation des données des entreprises: nombre de visiteurs, panier moyen, chiffre d’affaires, dépenses publicitaires… De quoi définir leur potentiel de croissance. Et ainsi limiter les risques de défaut de paiement.

Alternative – La plateforme facture une commission allant de 6% à 12%. Elle promet de verser les sommes en 24 heures et permet de se financer “à la demande”, en fonction des besoins. Silvr ne se considère pas pour autant comme une concurrente des banques ou des fonds de capital-risque. Mais comme une source de financement complémentaire, qui répond aux failles du système traditionnel. “Obtenir un prêt bancaire peut être compliqué pour une start-up, car elle n’a pas beaucoup d’actifs à proposer comme garantie”, souligne Nima Karimi. De l’autre côté du spectre,“les fonds financent les futurs leaders de catégorie, ce qui représente quelques centaines d’entrepreneurs par an”, poursuit le dirigeant. Et surtout, argue-t-il, sa solution permet de ne pas céder une partie du capital.

Hausse des taux – À ses débuts, Silvr se destinait principalement aux DNVB, ces marques uniquement en ligne. La start-up a depuis élargi son offre aux éditeurs de logiciels, aux applications mobiles et aux marchands de marketplace. En février, elle a levé 112 millions en dettes, ce qui lui a permis de décupler son rythme de financement. Silvr espère désormais profiter du ralentissement des levées de fonds pour augmenter son activité. Elle ambitionne également de développer de nouveaux produits et de lancer son expansion en Europe à la rentrée. Dans un contexte de remontée des taux d’intérêt, Nima Karimi reconnaît que les commissions devraient augmenter. De quoi ralentir sa croissance ? “Le capital va coûter plus cher pour tout le monde”, répond-il.

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Comme de nombreuses start-up, Silvr utilise Google Cloud pour développer son activité. En savoir plus


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