Par , publié le 24 juin 2022

Dans les allées et sur les scènes de VivaTech, le grand salon consacré à l’innovation, qui s’est tenu la semaine dernière à Paris, impossible de ne pas les remarquer. Total, BNP Paribas, L’Oréal, LVMH ou encore EDF: les groupes du CAC 40 sont omniprésents. Ils viennent présenter leurs dernières innovations maison. Et aussi mettre en avant des start-up avec lesquelles ils travaillent, et qu’ils soutiennent parfois financièrement. Une opération de communication, pour s’afficher comme une entreprise qui sait encore innover. Mais pas seulement: “cela nous permet de créer des relations avec l’écosystème et de rencontrer des start-up”, assure un participant.

Partenariats commerciaux – Les allées de VivaTech symbolisent les relations grandissantes entre les jeunes pousses et les grands groupes français. Ces dernières années, de nombreuses entreprises ont lancé des incubateurs, des programmes d’accélération ou des fonds d’investissement. Elles apportent des financements et des ressources. Mais également de la visibilité et de la crédibilité, qui ouvrent de nouvelles portes et facilitent les levées de fonds. Ces collaborations peuvent aussi déboucher sur des partenariats commerciaux. Les start-up peuvent alors se heurter à la lenteur et la lourdeur des processus de décision. “C’est parfois très compliqué car les temporalités, les enjeux ou les besoins diffèrent”, reconnaît Julien Villeret, directeur de l’innovation chez EDF.

Innovation ouverte – Pour les grandes sociétés, travailler avec des start-up est souvent une nécessité, au-delà de l’impact sur l’image. Notamment parce qu’elles n’ont pas accès aux meilleurs talents, qui préfèrent rejoindre la French Tech plutôt que les tours de La Défense. “Les profils que l’on retrouve dans les start-up ne sont pas les mêmes que dans les grands groupes. Ils ont la capacité d’avancer vite”, souligne Julien Villeret. Ils affichent également une vision et une méthode différente pour aborder un problème. “Nous n’avons pas toujours les idées puis l’agilité pour les mettre en place”, admet un représentant d’une société du CAC 40. Face à ce constat, pas le choix: on prône désormais l’innovation ouverte, faite en collaboration avec des entités extérieures.

Logiciels SaaS – Si la relation entre les deux univers se renforce, les start-up regrettent toujours la frilosité des grands groupes dès qu’il s’agit d’adopter de nouvelles technologies en interne. Ce reproche est particulièrement fort chez les éditeurs de logiciels SaaS, qui cherchent à remplacer des logiciels historiques plus forcément adaptés aux besoins actuels. “Aux Etats-Unis, les entreprises n’ont pas peur de changer, note le patron d’une start-up tricolore du secteur. En France, on a parfois l’impression que les directions de l’informatique sont tétanisées par la crainte d’être pointées du doigt en cas de problème”. La situation semble cependant évoluer, lentement, sous l’impulsion notamment de la crise sanitaire qui a bousculé les habitudes.


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