Par , publié le 15 février 2023

En 2022, Airbnb a définitivement tourné la page de la crise sanitaire. Non seulement la plateforme de location de logements a enregistré un niveau d’activité record, mais elle a aussi terminé l’année dans le vert, une première depuis sa création il y a quinze ans. “Malgré l’inflation élevée, les craintes d’une récession et la guerre en Ukraine, les gens continuent de voyager”, souligne Brian Chesky, son fondateur et patron. Profitant du rebond du tourisme, notamment pour les voyages à l’étranger, Airbnb a vu son chiffre d’affaires bondir de 40% l’an passé. Celui-ci affiche même un envol de 75% par rapport à 2019, dernière année pré-Covid, en raison d’une forte hausse du prix moyen des nuitées. Ses profits ont atteint 1,9 milliard de dollars, contre des pertes de 352 millions en 2021.

Licenciements – Airbnb revient de loin. Début 2020, les confinements et les restrictions de voyage avaient fait plonger son activité. Rien qu’en mars, la plateforme avait enregistré l’annulation de 23 millions de nuitées. Puis au deuxième trimestre (d’avril à juin), les réservations avaient été divisées par trois, tombant à leur plus bas niveau depuis au moins quatre ans. Le chiffre d’affaires avait chuté de 72%. Pour faire face, Airbnb s’est imposé une sévère cure d’austérité, qui s’est notamment traduite par le licenciement de 1.900 employés, soit un quart de ses effectifs. Elle avait également dû mener en urgence une levée de fonds d’un milliard de dollars, puis s’endetter du même montant. Depuis, la société a réussi son introduction en Bourse. Et elle recrute à nouveau.

Séjours longs – De fait, Airbnb est sorti renforcé de cette crise. La plateforme a mieux résisté que les hôtels, et son activité a rebondi plus fortement. L’an passé, elle a enregistré près de 400 millions de réservations de logements et d’expériences – les activités et visites guidées proposées aux voyageurs. Cela représente une hausse de 31% par rapport à 2021. Et de 20% par rapport à 2019. La reprise des voyages a d’abord été particulièrement marquée aux Etats-Unis et en Europe. Elle commence aussi à gagner les touristes asiatiques, même si les réservations depuis cette région n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant-crise. Airbnb a également profité de la montée du télétravail, qui offre de nouvelles opportunités de voyage: les séjours d’au moins 28 jours représentent désormais près d’un quart des réservations.

Concurrence – Airbnb ne semble pas souffrir du contexte économique, qui affecte pourtant la consommation des ménages. “La demande reste forte”, assure Brian Chesky, qui souligne que les Européens réservent leurs vacances d’été encore plus tôt que d’habitude. La plateforme résiste aussi à la riposte de Booking et d’Expedia, les deux géants de la réservation hôtelière qui proposent désormais des logements à leurs clients. Elle conserve en effet deux avantages majeurs. D’abord, une offre plus riche, avec 6,6 millions de locations. “La vaste majorité de nos logements ne sont pas disponibles ailleurs”, note son patron. Ensuite, une image de marque plus forte.“90% de notre trafic est direct”, ajoute-t-il, là où Booking et Expedia dépensent énormément en liens sponsorisés sur Google.

Pour aller pour loin:
– Bruxelles veut (un peu) réguler Airbnb
– Airbnb ferme sa plateforme en Chine


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