Par , publié le 14 décembre 2023

Six mois après ses débuts, Threads arrive enfin en Europe. Ce jeudi, les internautes du continent vont pouvoir commencer à utiliser ce rival de X, l’ancien Twitter, lancé début juillet par Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram. Cet important délai s’explique notamment par la nécessité de se mettre en conformité avec plusieurs dispositions du Règlement général sur la protection des données (RGPD). L’arrivée en Europe représente une étape importante, peut-être décisive, pour Threads, qui espère gagner plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs. Et ainsi redonner un coup de fouet à sa plateforme, qui avait enregistré un départ canon – plus de 100 millions d’inscrits en seulement cinq jours, du jamais vu. Mais qui a depuis vu son audience s’essouffler, une fois passé l’effet de curiosité.

Étude d’impact – Le RGPD impose une analyse d’impact relative à la protection des données pour tout nouveau produit “susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés”. En attendant de réaliser cette étude auprès de la DPC, la Cnil irlandaise, son autorité de référence dans le cadre du “guichet unique” prévu par la législation européenne, la société avait décidé de ne pas perdre de temps. Et donc d’exclure l’Europe de la phase de lancement, comme l’avait fait Google avec son robot conversationnel Bard. Selon Meta, un deuxième élément justifiait ce délai: des “incertitudes réglementaires” liées au futur Digital Markets Act (DMA) européen, qui interdit le transfert de données entre plusieurs applications de la même entreprise. Ce que fait Threads en s’appuyant sur les profils Instagram.

Intégration avec Instagram – Meta n’a pas encore communiqué sur les changements apportés à la version européenne de Threads. Selon le Wall Street Journal, il sera possible d’utiliser l’application sans créer de compte, mais seulement pour consulter les messages publiés par les utilisateurs inscrits. La question du transfert de données entre Threads et Instagram reste encore en suspens. Et elle pourrait aussi être réglée plus tard car le DMA n’entre en vigueur qu’en mars. Cette intégration est capitale. Elle permet de simplifier le processus d’inscription et d’assurer aux utilisateurs de la nouvelle plateforme de ne pas partir avec une audience nulle – un élément primordial. L’application de photos et de vidéos représente également un formidable outil de promotion de Threads auprès de ses deux milliards d’adeptes.

Rejet d’Elon Musk – Peu après son lancement, le réseau avait connu une forte chute de son audience, selon les estimations du cabinet SimilarWeb. Fin octobre, Mark Zuckerberg assurait pourtant que Threads comptait presque 100 millions d’utilisateurs actifs par mois. Le patron de Meta se montre très optimiste, répétant que le service pourrait atteindre la barre du milliard d’adeptes, ce qui lui permettrait de dépasser très nettement Twitter. Il espère notamment profiter des polémiques autour d’Elon Musk, propriétaire de son rival. Après un lancement qui semble avoir été un peu précipité, Meta a réalisé plusieurs mises à jour, ajoutant par exemple la possibilité de “republier” des messages postés par d’autres membres, un fil d’actualités antéchronologique ou encore une version web. En revanche, les messages privés et un véritable moteur de recherche sont toujours absents.

Pour aller plus loin:
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