Par , publié le 2 juillet 2025

Dans les gigantesques entrepôts d’Amazon, les robots seront bientôt plus nombreux que les humains. Mardi, le géant américain du commerce en ligne a annoncé le déploiement de son millionième robot. Un chiffre à comparer avec des effectifs légèrement inférieurs à 1,6 million d’employés – dont l’immense majorité dans ses 350 “centres de distribution”. Une dizaine de modèles de machines roulantes ou de bras robotisés, en attendant de potentiels robots humanoïdes assistent désormais les préparateurs de commandes en “s’occupant des tâches de levage lourd et des tâches répétitives”, indique Scott Dresser, vice-président de la branche dédiée à la robotique. Depuis un an et demi, l’entreprise teste aussi un robot humanoïde capable d’attraper et déplacer des objets. Elle promet que son objectif est de “libérer” ses salariés et non de les remplacer.

Déplacer les chariots – Amazon a pris le tournant de la robotique en 2012 avec le rachat de la start-up Kiva Systems, devenue Amazon Robotics, pour 775 millions de dollars. Dans ses entrepôts, l’automatisation n’a cessé de progresser. Celle-ci prend la forme de la petite machine à roue Proteus, qui déplace des chariots au milieu des opérateurs humains, quand les précédents modèles étaient cantonnés à des zones dédiées pour éviter les accidents. Ou encore de deux bras robotisés, appelés Sparrow et Cardinal, qui peuvent respectivement déplacer des objets d’un bac à un autre et entasser des colis dans des chariots. Plus récemment, son dernier système, Sequoia, combine ces deux technologies pour réduire les délais de stockage et de préparation. “Nous sommes le premier fabricant et le premier utilisateur de robots mobiles au monde”, se félicite Scott Dresser.

Économies – Dans ses discours autour de l’automatisation des entrepôts, Amazon met souvent en avant la réduction des risques d’accident et de blessure de ses employés. Le déploiement des robots présente aussi d’autres avantages pour l’e-commerçant. Il lui a permis d’enregistrer d’importants gains de productivité, participant à l’amélioration de la vitesse de livraison des commandes – un argument commercial capital –, et de stocker davantage de produits sur les mêmes surfaces. Il a aussi réduit les besoins en main-d’œuvre. Depuis 2020, ses effectifs sont restés stables, alors que le volume de commandes a fortement augmenté. Selon des calculs du Wall Street Journal, l’e-commerçant livre désormais 3.870 colis par an et par salarié, contre seulement 175 il y a dix ans. Tout cela se traduit par des économies, que la société n’a jamais chiffrées officiellement.

Humanoïdes – Amazon veut aller encore plus loin. Fin 2023, des robots humanoïdes ont été déployés dans quelques entrepôts. Appelés Digit, ils ont été conçus par la start-up Agility Robotics, dans laquelle le groupe a investi. Ils peuvent porter des objets pesant jusqu’à 16 kilos et travailler 16 heures par jour. Initialement, Amazon prévoyait de les utiliser pour aller ranger les bacs en plastique utilisés dans la préparation des commandes, avant d’envisager d’autres cas d’usage. “Il existe une grande opportunité pour développer une solution de manipulateur mobile”, prédisait à l’époque Scott Dresser. Amazon n’a depuis plus communiqué sur ce projet. Selon The Information, il testerait l’utilisation de ces robots pour assurer la livraison des colis. Des robots qui pourraient, un jour, être transportés par les voitures autonomes de Zoox, rachetées en 2020.

Pour aller plus loin:
– Quand le robot humanoïde d’Elon Musk impressionne… à tort
– Refusant de faire des concessions, Amazon abandonne le rachat d’iRobot


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