Application TikTok
Par , publié le 1 juillet 2020

Officiellement, il ne s’agit pas de représailles suite aux affrontements meurtriers qui ont opposé mi-juin les armées indiennes et chinoises. Mais cela y ressemble fortement. Lundi, le gouvernement indien a annoncé le blocage de 59 applications mobiles développées par des entreprises chinoises. Parmi elles: TikTok, WeChat, Weibo, Baidu Maps ou encore UC Browser. Ces services sont accusés de menacer “la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien”, notamment en collectant et en transférant hors du pays les données personnelles de leurs utilisateurs.

Campagne de boycott – Ce bannissement intervient après une vaste campagne de boycott des entreprises chinoises, alimentée par les tensions frontalières entre les deux pays les plus peuplés du monde. “Cette décision est une décision politique pour envoyer un message à la Chine”, souligne Nikhil Pahwa, journaliste et activiste indien, qui rappelle que la législation indienne permet aux autorités de bloquer des applications ou des sites Internet sans avoir à l’annoncer publiquement. Pour les 59 applications touchées, cela signifie que cette interdiction pourrait bien s’éterniser, laissant le champ libre à leurs rivales ou faisant émerger de nouvelles alternatives.

TikTok grand perdant – Au lendemain de cette annonce, il n’est déjà plus possible de télécharger et d’utiliser TikTok. L’application de vidéos pourrait être la grande perdante, alors que l’Inde représente son premier marché avec environ 200 millions d’utilisateurs. Non seulement parce que ce blocage pourrait remettre en cause sa position de force et ses ambitions de croissance dans un pays qui compte plus de 500 millions d’internautes – sa maison mère ByteDance prévoyait d’ailleurs d’y investir un milliard de dollars cette année. Mais aussi parce qu’il met de nouveau en lumière les inquiétudes des autorités américaines sur l’accès aux données par le gouvernement chinois.

Et maintenant la 5G ? – En revanche, le ministère indien des technologies de l’information a épargné les fabricants chinois de smartphones, comme Xiaomi, Oppo et Vivo, qui s’accaparent environ deux-tiers du marché indien. Mais leurs ventes pourraient quand même être pénalisées par la montée du sentiment anti-chinois. La prochaine victime des autorités indiennes pourrait être Huawei. Selon le Times of India, le gouvernement songerait en effet à lui interdire l’accès au déploiement du futur réseau 5G. En décembre, il avait pourtant ouvert la porte à l’industriel chinois, qui verrait s’échapper un autre potentiel marché.

 


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