Par , publié le 8 septembre 2020

C’est un contrat majeur que vient de décrocher Samsung sur le marché des équipements de réseau. Lundi, le groupe sud-coréen a officialisé un accord avec l’opérateur américain Verizon, portant notamment sur le déploiement de son infrastructure 5G. Un très gros coup qui consacre les investissements importants réalisés depuis plusieurs années. Et qui pourrait générer “un effet de halo”, estime Ryan Koontz, analyste Rosenblatt Securities, qui permettrait à Samsung de gagner de nouveaux clients, alors même que de nombreux opérateurs cherchent une alternative à Huawei.

Difficultés de Nokia – D’une durée de cinq ans, ce contrat est l’un des plus gros jamais signés par la division réseau de l’entreprise. Il se chiffre à 7.900 milliards de wons (5,6 milliards d’euros). “Samsung le convoitait depuis des années, et personne ne croyait véritablement qu’ils pourraient y parvenir”, poursuit Ryan Koontz. Car les opérateurs préfèrent généralement conserver le même fournisseur, pour des raisons de coûts et comptabilité technologique. Mais le géant sud-coréen a profité des grandes difficultés rencontrées par Nokia, l’un des deux fournisseurs majeurs de Verizon. Celui-ci paie encore un mauvais choix technologique, qui a ruiné sa compétitivité sur le marché de la 5G.

Investissements – Le choix fort de Verizon ouvre à Samsung de nouvelles opportunités. L’entreprise reste encore un acteur relativement petit sur ce marché, réalisant l’essentiel de ses ventes dans son pays. L’an passé, sa part de marché ne s’élevait ainsi qu’à 3%, selon les estimations du cabinet de recherche Dell’Orro. Mais Samsung a massivement investi en recherche et en développement ces dernières années pour être au rendez-vous de la 5G, y voyant un relais de croissance prometteur pour compenser la stagnation de ses autres activités. Les activités réseau représentent actuellement moins de 2% de son chiffre d’affaires.

Fenêtre de tir – Ses efforts avaient déjà été récompensés par des contrats en Nouvelle-Zélande et au Canada. Sur la 5G, sa part de marché se chiffre ainsi à 13%, d’après Dell’Orro. La société dispose désormais d’une fenêtre de tir idéale. Au-delà des difficultés passagères de Nokia, elle peut profiter du bannissement de son rival chinois Huawei, avec lequel elle ne peut pas rivaliser sur les prix, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou encore en Australie. D’autres pays, notamment européens, pourraient suivre la même voie ou imposer des restrictions. Soit autant de clients potentiels pour Samsung.

Lire également: Huawei joue son va-tout pour le réseau 5G britannique


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