Par , publié le 16 septembre 2020

L’effet d’annonce n’aura pas duré très longtemps pour Nikola. Une semaine après l’officialisation d’un partenariat stratégique avec General Motors, la société qui se rêve en rival de Tesla se retrouve désormais accusée de “fraude complexe”. Une enquête vient ainsi d’être ouverte par la Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, pour vérifier si elle n’a pas volontairement trompé les investisseurs. Des allégations fermement réfutées par les dirigeants de Nikola.

Rapport documenté – Fondée il y a cinq ans, l’entreprise américaine ambitionne de développer des semi-remorques et des pick-up électriques et à hydrogène. Une promesse savamment orchestrée par un marketing très efficace. Mais un marketing mensonger, avance un rapport très documenté publié la semaine dernière par Hindenburg Research. Ce fonds est un short seller, un investisseur qui parie sur la chute d’une action pour engranger des gains. Il s’est spécialisé dans la recherche des fraudes ou des erreurs comptables, qu’il transmet ensuite aux autorités.

“Technologie révolutionnaire” – La lecture du rapport est accablante pour la jeune société. “Nous n’avions jamais vu un tel niveau de tromperie au sein d’une entreprise cotée”, assène Hindenburg Research. Il reproche, par exemple, à Nikola une vidéo promotionnelle mensongère laissant croire que son camion était déjà fonctionnel alors qu’il était en réalité juste en train descendre une pente. Ou encore d’avoir vanté une “technologie révolutionnaire” pour les batteries, qui n’a en fait jamais existé. Réponse de l’intéressé: “des accusations fausses et trompeuses visant à manipuler le marché”.

Explications peu convaincantes – Reste qu’une partie des explications de Nikola ne sont pas très convaincantes. “Nous n’avons jamais dit que le camion fonctionnait avec son propre système de propulsion”, mais simplement qu’il était “en mouvement”, justifie notamment le groupe. En s’associant avec General Motors, il pensait bien avoir levé les doutes sur sa capacité à mener à bien son projet industriel. Le premier constructeur automobile américain sera en particulier chargé de la production du Badger, le pick-up qui doit concurrencer le Cybertruck de Tesla à partir de fin 2022. Rattrapé par la polémique, GM, qui a injecté deux milliards de dollars dans Nikola, assure avoir effectué toutes les vérifications nécessaires.


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