Par , publié le 24 septembre 2020

Comme un soap opera qui n’en finit plus, le feuilleton TikTok pourrait nous offrir un énième rebondissement. Tout semblait pourtant réglé le week-end dernier lorsque la Maison blanche avait donné son feu vert à l’accord trouvé entre ByteDance, la maison-mère chinoise de la populaire application de vidéos, et Oracle. Mais Pékin menace désormais de bloquer une opération que les journaux chinois qualifient “d’extorsion”. En l’absence d’avancée d’ici à dimanche, TikTok devrait disparaître des boutiques d’applications d’Apple et de Google aux Etats-Unis.

Qui sera majoritaire ? – Depuis dimanche, la confusion règle sur la structure du capital de TikTok Global, l’entreprise qui doit être créée pour chapeauter l’ensemble des activités hors de Chine. Si Oracle va recevoir 12,5% et Walmart 7,5%, c’est le sort des 80% restants qui interroge. Washington affirme qu’ils seront distribués aux investisseurs actuels – dont font partie des fonds américains – de ByteDance. Ainsi, la majorité de son capital serait aux mains des Etats-Unis. Le groupe chinois assure le contraire: il conservera l’intégralité de sa participation et sera donc aux manettes de la nouvelle société. Une hypothèse à laquelle s’oppose Donald Trump.

Critiques de la presse chinoise – Difficile de savoir comment les deux parties ont pu annoncer un accord sans s’entendre sur cet aspect crucial. A moins que ByteDance n’ait pas été inclus dans les dernières tractations avec la Maison blanche. Ou qu’il n’ait fait marche arrière face au tollé suscité en Chine. Si les dirigeants chinois ne se sont pas officiellement exprimés, plusieurs grands journaux du pays, réputés proches du pouvoir, attaquent depuis dimanche la proposition américaine – qui prévoit en outre d’attribuer quatre des cinq sièges d’administrateurs à des Américains. Depuis le mois dernier, Pékin dispose d’un droit de veto pour s’opposer à cette opération.

TikTok saisit la justice – En attendant, TikTok reste menacée par une interdiction aux Etats-Unis. Prévue initialement dimanche dernier, celle-ci avait été repoussée in extremis d’une semaine. Alors que l’impasse persiste, l’application a saisi, mercredi, la justice américaine pour obtenir un sursis supplémentaire. Elle assure notamment que son bannissement serait contraire au premier amendement de la Constitution américaine sur la liberté d’expression. Dimanche dernier, un tribunal de Californie avait jugé cet argument recevable et ordonné la suspension immédiate de l’interdiction pesant sur WeChat, autre application chinoise dans le viseur de l’administration Trump.


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