Par , publié le 10 novembre 2020

500 mètres à peine mais une “étape historique”. Dimanche, dans le désert du Nevada, Virgin Hyperloop a transporté ses deux premiers passagers. Deux de ses dirigeants propulsés, dans une capsule, à une vitesse maximale de 170 kilomètres par heure à l’intérieur d’un tube sous vide. “Une technologie révolutionnaire devient réalité”, s’enthousiasme déjà le milliardaire britannique Richard Branson, l’un des principaux actionnaires de la société américaine. Pour autant, ce test reste avant tout symbolique. Et ne doit pas faire oublier que les obstacles sont encore nombreux avant de pouvoir déployer ce nouveau système de transport à très grande vitesse.

Vision d’Elon Musk – Le concept d’hyperloop a été présenté en 2012 par Elon Musk, puis décrit en détail un an plus tard. Issu du travail des ingénieurs de Tesla et de SpaceX, celui-ci repose sur un système de propulsion électromagnétique qui doit permettre à ses navettes de naviguer en lévitation à plus de 1.200 kilomètres par heure. Il serait alors possible de relier San Francisco et Los Angeles en moins de 30 minutes. Une poignée de start-up tentent de matérialiser la vision d’Elon Musk – qui expliquait en 2013 ne pas avoir le temps à consacrer à cet ambitieux projet même s’il semble depuis avoir changé d’avis. Plusieurs pistes d’essai sont déjà opérationnelles ou en cours de construction, dont deux en France.

Pas avant 2030 – Fondée en 2014, Virgin Hyperloop a déjà connu une histoire très mouvementée, entre conflits internes et difficultés financières. La société, qui a changé trois fois de nom, a été relancée avec l’arrivée dans son capital du charismatique Richard Branson en 2017. Si elle a déjà levé près de 400 millions de dollars, elle aura besoin de plus de capitaux. Elle prévoit notamment de dépenser 500 millions pour construire un nouveau centre de recherche. Virgin Hyperloop revendique déjà 400 essais inoccupés, et une vitesse de pointe de 387 kilomètres par heure. Mais les retards s’accumulent: après avoir avancé la date de 2020, elle espère désormais que le système sera opérationnel en 2025. Et que le premier tronçon commercial sera déployé en 2030.

Coûts de construction – Si le concept d’hyperloop rassemble derrière lui de fervents supporters, il compte aussi de nombreux critiques, qui doutent de sa faisabilité, aussi bien technologique que logistique, et de sa capacité à assurer la sécurité des passagers. De telles infrastructures seraient par ailleurs très coûteuses à construire. Dans des documents financiers révélés en 2016, Virgin Hyperloop estimait la facture entre 52 millions de dollars par mile (1,60 kilomètre) à Dubai et 121 millions en Californie. Bien plus que pour les trains à grande vitesse. Pour être rentable, ces systèmes devront donc transporter beaucoup de passagers. Mais des doutes subsistent sur la demande, face à l’avion et au train, et sur la capacité de transport du réseau.

Pour aller plus loin:
– Avenir incertain pour les taxis volants d’Uber


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