Par , publié le 15 janvier 2021

Google ne veut plus perdre de temps. Moins de trois semaines après le feu vert de la Commission européenne, le moteur de recherche a finalisé jeudi l’acquisition de Fitbit, le fabricant de montres et de bracelets connectés. Pourtant, cette opération, d’un montant de 2,1 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros), reste sous le coup de deux enquêtes aux Etats-Unis et en Australie. La société semble anticiper que les concessions faites à Bruxelles seront suffisantes. Dans le cas contraire, elle s’expose à des amendes, voire à l’obligation d’annuler le rachat.

Échec d’Android Wear – L’acquisition doit permettre à Google de reprendre pied sur le marché des wearables, en particulier celui des montres connectées, après l’échec de son système d’exploitation Android Wear. Rebaptisé Wear OS en 2018, celui-ci a petit à petit été abandonné par les fabricants. En s’appuyant sur l’expertise de Fitbit, la société pourra désormais proposer ses propres appareils, contrôlant à la fois le hardware et le software. Et ainsi mieux rivaliser avec Apple, Huawei et Samsung. Pionnier du marché, Fitbit reste une marque forte et reconnue même si ses ventes baissaient ces dernières années.

Pas de publicité ciblée – Pour les autorités de la concurrence, le rachat de Fitbit pose deux problèmes majeurs. D’abord, l’utilisation par Google des nombreuses données collectées par les bracelets et les montres, ce qui pourrait lui accorder un avantage sur les autres acteurs de la publicité en ligne. Ensuite, un potentiel traitement de faveur accordé à Fitbit face à ses rivaux, en limitant leur compatibilité avec le système mobile Android. À Bruxelles, le moteur de recherche s’est engagé à ne pas utiliser “les données relatives à la santé et au bien-être des utilisateurs” pour mieux cibler les publicités pendant dix ans. Et à ne pas brider l’interopérabilité des autres fabricants avec les smartphones Android.

Enquête aux États-Unis – Rien ne dit cependant que les concessions faites en Europe seront jugées suffisants ailleurs. Aux Etats-Unis, le département de la Justice a confirmé jeudi qu’une enquête était toujours en cours. Mais Google estime qu’il est désormais trop tard pour que les autorités s’opposent à l’opération – plus d’un an s’étant écoulé depuis son annonce. Cela pourrait ouvrir la voie à une autre bataille judiciaire, alors que Google est déjà poursuivi pour abus de position dominante. En Australie, le régulateur doit rendre son verdict en mars. S’il ne semble pas pouvoir bloquer l’opération, il peut en revanche infliger une amende pouvant atteindre 400 millions de dollars.

Pour aller plus loin:
– Les Etats-Unis lancent une procédure antitrust contre Google
– Apple accentue son offensive dans les services


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