Par , publié le 6 octobre 2021

Après Microsoft, qui s’est associé à Orange et à Capgemini, Google est aussi candidat au label “cloud de confiance”, lancé au printemps par le gouvernement français. Mercredi, le moteur de recherche a officialisé un partenariat avec Thales pour commercialiser une nouvelle offre “souveraine”. Attendue en 2023, celle-ci doit combiner “le meilleur des deux mondes”. D’un côté, les avancées technologiques du géant de Mountain View, notamment en matière d’intelligence artificielle. Et de l’autre, la garantie d’être placé à l’abri de la législation américaine – qui permet à la justice de saisir des données en Europe si elles sont hébergées chez un fournisseur américain.

Thalès seul au commande – L’accord prévoit la création d’une coentreprise de droit français, dont le nom n’a pas encore été révélé. Si Google détiendra une partie du capital, Thales promet qu’il en assurera seul le contrôle, aussi bien sur la stratégie que sur la politique commerciale. La nouvelle entité disposera de ses propres ingénieurs et techniciens. Et également de ses propres serveurs, abrités dans trois data centers de Google en région parisienne mais séparés du reste de l’infrastructure, sur lesquels tourneront les différents services du groupe américain. Son associé français promet des “couches de sécurité” pour protéger les données. Ils espèrent séduire l’État, les administrations ou encore les entreprises qui détiennent des données sensibles.

Approche pragmatique – Ce partenariat est similaire à celui noué entre Microsoft, Orange et Capgemini. Il symbolise une approche plus pragmatique de la souveraineté. En raison de leur retard technologique, il est illusoire de penser que les acteurs français puissent rivaliser avec les géants américains. L’État avait lui-même fait ce constat d’échec en choisissant Microsoft pour héberger son Health Data Hub. En nouant des partenariats, Orange et Thales espèrent pouvoir proposer des solutions compétitives pour attirer des entreprises aujourd’hui clientes d’Amazon, Microsoft ou Google. Et surtout toutes les administrations et sociétés qui n’ont pas encore migré vers le cloud, faute d’offre souveraine répondant à leurs besoins.

Valeur ajoutée – Le “cloud de confiance” représente également une opportunité pour les grands groupes américains: ils pourront accéder à un marché dont les portes leur sont aujourd’hui fermées. Certes, pas directement mais en continuant de capter l’essentiel de la valeur ajoutée, qui ne provient pas de l’hébergement de données, assuré par leurs partenaires français, mais des logiciels et services qu’ils conçoivent. Cette solution permet aussi d’éviter, ou du moins de retarder, l’émergence de véritables rivaux français ou européens, soutenus par des commandes et des investissements publics. C’est d’ailleurs le principal reproche adressé à ce nouveau label.

Pour aller plus loin:
– Face aux géants américains, la France lance son “cloud de confiance”
– OVH abaisse ses ambitions pour son entrée en Bourse


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