Par , publié le 25 janvier 2022

Sur les trottoirs de Tallinn en Estonie, d’Hambourg en Allemagne ou encore de Mountain View au cœur de la Silicon Valley, les petits robots de Starship Technologies écrivent déjà le futur de la livraison. Depuis mardi, ils comptent un nouvel investisseur de poids, la Banque européenne d’investissement. L’institution basée à Luxembourg va injecter 50 millions d’euros dans la start-up américano-estonienne. Cette somme, qui s’ajoute aux 156 millions de dollars levés depuis 2017, doit en particulier lui permettre de produire des “milliers de robots supplémentaires” dans son usine de Tallinn.

Six kilomètres par heure – Les robots de Starship peuvent se déplacer à une vitesse maximale de six kilomètres par heure, dans un rayon de six kilomètres. Équipés de six roues et de dix caméras, ils peuvent grimper sur les trottoirs, éviter les collisions et même traverser une intersection après avoir attendu que le feu piéton passe au vert. Ils peuvent transporter jusqu’à quinze kilos de marchandises. Depuis quatre ans, l’entreprise multiplie les phases de tests et les partenariats. Elle est désormais présente dans une vingtaine de villes, essentiellement des campus universitaires, où elle opère une flotte d’environ 1.000 appareils.

En retard sur ses objectifs – Lancée en 2014 par deux anciens de Skype, Starship indique avoir réalisé plus de 2,7 millions de livraisons, contre un million il y a un an. La société assure que 99% des trajets s’effectuent sans aucune intervention humaine. Cela lui permet de facturer le service entre un et deux euros par commande. À terme, elle vise un coût se chiffrant à quelques centimes. Starship espère profiter du bond du marché de la livraison, aussi bien pour les repas que pour les courses. Mais la start-up reste encore très loin de ses objectifs. En 2019, elle ambitionnait en effet d’être présente dans une centaine de villes avant la fin 2021, pour une flotte qui aurait pu atteindre les 5.000 robots.

Forte concurrence – La société devra également affronter une forte concurrence. Aux Etats-Unis, la start-up Nuro développe notamment un robot capable de circuler sur la route et de transporter jusqu’à 190 kilos. Fondée par des anciens de Google, elle dispose d’énormes moyens financiers: elle a levé 1,5 milliard de dollars, notamment auprès du groupe japonais Softbank. Les géants du commerce en ligne Amazon et Alibaba mènent aussi des expérimentations. Au-delà des défis technologiques, tous ces acteurs pourraient en outre se heurter à la réglementation et à l’acceptation sociale.

Pour aller plus loin:
– Pour abaisser ses coûts, Alibaba mise sur les robots-livreurs
– Les robots de Nuro livreront des colis de FedEx


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