Par , publié le 15 février 2022

C’est la quatrième société d’Elon Musk. La plus mystérieuse aussi. Neuralink se retrouve désormais sous le feu des projecteurs, accusée de maltraitance animale par une association de médecins opposés à l’utilisation d’animaux dans la recherche médicale. Des allégations fermement démenties par la start-up, qui ambitionne de développer des puces cérébrales pouvant permettre, à terme, de contrôler des objets par la pensée. Dans un long message posté sur son site Internet, elle assure respecter les normes imposées par la loi. Le dossier est désormais dans les mains du ministère américain de l’agriculture.

Minuscules électrodes – Neuralink a été fondée en toute discrétion à l’été 2016 par le patron de Tesla et SpaceX. Son existence n’a été révélée qu’un an plus tard par le Wall Street Journal. L’idée d’Elon Musk est de développer de minuscules électrodes pouvant être implantées dans le cerveau humain. Dans un premier temps, les applications seront médicales. Exemple: “réparer les lésions cérébrales qui ont fait perdre une capacité cognitive à une personne”, expliquait-il, dans un entretien accordé en 2017 au blog scientifique Wait but why. Ou encore: “aider les personnes âgées qui ont des problèmes de mémoire”. Autrement dit: ces puces cérébrales pourraient soigner les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.

Pong – Les utilisations grand public sont plus lointaines. “Pas avant huit à dix ans”, prédisait l’entrepreneur il y a cinq ans. L’objectif sera alors d’augmenter les capacités humaines. Cela pourrait permettre de contrôler une machine ou de télécharger ses pensées directement sur un ordinateur. Et donc de communiquer avec un autre humain. “Nous n’aurions plus besoin de verbaliser nos pensées”, anticipait Elon Musk. L’an passé, Neuralink avait fait sensation en publiant une première vidéo de démonstration, dans laquelle un singe jouait au jeu vidéo Pong par la pensée. Dans la foulée, la société avait mené une levée de fonds de 205 millions de dollars, notamment auprès de Google.

Euthanasies – En attendant des essais cliniques sur des humains, annoncés pour cette année, Neuralink mène des tests sur des singes et des cochons. “Une obligation”, rappelle l’entreprise. Seulement sept des 23 singes utilisés entre 2017 et 2020 auraient survécu, affirme l’association de médecins, qui a eu accès à 600 pages de documents. Ces cobayes auraient souffert de “traumatismes faciaux”, de “crise d’épilepsie” et de “multiples infections”. L’association évoque aussi des euthanasies avant même le début des expérimentations. Neuralink dément tout mauvais traitement, tout en reconnaissant la mort de huit singes, dont quatre en raison d’infections. “Un risque inhérent à tout appareil médical”, assure-t-elle.

Pour aller plus loin:
– Elon Musk va vendre 10% de ses actions Tesla
– Theranos, le procès des excès de la Silicon Valley


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