Par , publié le 24 octobre 2023

C’est une nouvelle étape que s’apprête à franchir Amazon dans l’automatisation de ses entrepôts. Dans un centre de recherche situé dans la banlieue de Seattle, à proximité de son siège social, le géant américain du commerce en ligne teste en effet un robot humanoïde capable d’attraper et de déplacer des objets. Baptisé Digit, celui-ci pourrait bientôt assister les préparateurs de commandes en se chargeant de “tâches très répétitives”, indique Scott Dresser, vice-président de la branche dédiée à la robotique. Et de promettre que l’objectif sera de “libérer les employés” et non de les remplacer. Cette expérimentation s’inscrit dans un processus entamé il y a plus de dix ans, qui affiche des résultats impressionnants: plus de 750.000 robots sont déjà déployés dans les 175 centres de distribution d’Amazon.

Bacs en plastique – Développé depuis 2018 mais présenté dans sa version actuelle en début d’année, Digit a été conçu par la start-up américaine Agility Robotics, dans laquelle Amazon avait investi en 2022. En septembre, elle a lancé la construction de sa première usine, capable de produire 10.000 robots par an. Digit peut marcher vers l’avant, vers l’arrière et aussi latéralement. Il peut s’accroupir et porter des objets pesant jusqu’à 16 kilos. Et aussi travailler 16 heures par jour. Initialement, Amazon prévoit de l’utiliser pour aller ranger des bacs en plastique vides, utilisés dans la préparation des commandes. D’autres cas d’usage pourraient être testés plus tard. “Il existe une grande opportunité pour développer une solution de manipulateur mobile [dans les entrepôts]”, prédit Scott Dresser.

Déplacer les chariots – Amazon a pris le tournant de la robotique en 2012 avec le rachat de la start-up Kiva Systems, depuis renommée Amazon Robotics, pour 775 millions de dollars. Dans ses entrepôts, l’automatisation n’a cessé de progresser: dans certains centres, on compte ainsi quasiment autant de robots que d’employés. Celle-ci prend la forme de la petite machine à roue Proteus, qui déplace des chariots au milieu des opérateurs humains, quand les précédents modèles étaient cantonnés à des zones dédiées pour éviter les accidents. Et aussi de deux bras robotisés, appelés Sparrow et Cardinal, qui peuvent saisir des objets et des colis. La semaine dernière, la société a dévoilé un nouveau système, baptisé Sequoia, combinant ces deux technologies pour réduire les délais de stockage et de préparation.

Économies – Dans ses discours autour de l’automatisation des entrepôts, Amazon met souvent en avant la réduction des risques d’accident et de blessure de ses employés. Ce phénomène présente aussi d’autres avantages pour l’e-commerçant. Il lui a permis d’enregistrer d’importants gains de productivité, participant à l’amélioration de la vitesse de livraison des commandes – un argument commercial capital face à la concurrence –, et de stocker davantage de produits sur les mêmes surfaces. Le déploiement des robots a aussi réduit les besoins en main-d’œuvre. Si Amazon a continué à embaucher massivement dans ses entrepôts, l’explosion de la demande aurait dû s’accompagner de recrutements plus importants. Tout cela se traduit par des économies, que la société n’a jamais chiffrées officiellement.

Pour aller plus loin:
– Elon Musk dévoile son robot humanoïde
– Face à la baisse de ses ventes, Amazon ferme des entrepôts


No Comments Yet

Comments are closed

Contactez-nous  –  Politique de confidentialité