Malgré les incertitudes politiques, le poste de directeur de la Mission French Tech attire les convoitises. Selon nos informations, plus d’une centaine de candidatures ont été déposées auprès du ministère de l’Économie et des Finances pour prendre la suite de Clara Chappaz, qui va quitter son poste à la fin du mois, au terme d’un contrat de trois ans qu’elle n’a pas souhaité renouveler. Cités par Les Echos au début de l’été, Marianne Tordeux-Bitker et Hugo Weber ont bien postulé. La première est responsable des affaires publiques de France Digitale, qui représente les start-up et les investisseurs tricolores. Le deuxième occupe le même poste chez Mirakl, une start-up qui permet aux distributeurs de lancer leur propre marketplace. Plusieurs responsables des communautés régionales de la Mission se sont aussi portés candidats.
Annonce le 30 septembre ? – Après un premier tri, le processus de sélection va s’accélérer cette semaine. Il sera mené par un jury dirigé par Thomas Courbe, responsable de la Direction générale des entreprises, à laquelle est rattachée la Mission French Tech au sein du ministère. Celui-ci sera épaulé par d’autres représentants de l’État et des personnalités de l’écosystème. Ce jury doit auditionner les candidats ce vendredi. Selon nos informations, l’annonce du vainqueur devrait intervenir le 30 septembre, date de la “rentrée” officielle de la French Tech, un rassemblement qui réunit chaque année à Bercy, autour du secrétaire d’État au numérique, les responsables des communautés régionales. Le successeur de Clara Chappaz deviendra le quatrième directeur de la Mission French Tech. Il signera un contrat de trois ans, renouvelable.
Image de la France – Lancée en 2013, la Mission French Tech a joué un rôle crucial dans la montée en puissance de l’écosystème français. Non seulement, elle a mis en place des programmes de soutien et d’accompagnement. Mais elle a aussi permis de porter la voix des start-up et des investisseurs au plus haut de l’État. Et elle a contribué à faire changer l’image de la France à l’étranger, auprès des fonds ou des talents – à l’époque, la French Tech restait sur deux épisodes marquants: le mouvement des pigeons et le rachat bloqué de Dailymotion par Yahoo. Au sein de l’administration, le poste de directeur revêt ainsi une spécificité unique, celle de pouvoir prendre la parole dans les médias ou les conférences. “Une première expérience sur un poste à forte visibilité serait un plus”, précisait d’ailleurs l’offre d’emploi.
Feuille de route – Le nombre important de candidats peut paraître surprenant, tant on pouvait se demander si les incertitudes politiques n’allaient pas représenter un frein. Le directeur de la Mission French Tech devra en effet travailler avec le prochain ministre de l’Économie et un potentiel secrétaire d’État au numérique, dont les noms ne sont pas encore connus. Il devra appliquer leur feuille de route, qui pourrait être moins favorable que celles des précédents gouvernements. Et aussi obtenir leur aval avant de lancer des initiatives. Sans compter que le lauréat pourrait voir passer plusieurs locataires à Bercy en fonction d’éventuelles motions de censure votée par l’Assemblée nationale. Autre doute: le budget qui lui sera alloué à la Mission French Tech, qui emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes.
Pour aller plus loin:
– Les incertitudes politiques fragilisent encore un peu plus la French Tech
– Après la chute des levées de fonds, la French Tech veut croire à un rebond