Par , publié le 30 septembre 2024

Après des années d’investissements et des milliards de dollars dépensés, Mark Zuckerberg a enfin pu lever le voile sur son projet Orion, son premier prototype de lunettes de réalité augmentée. Une technologie qui pourrait, espère le patron de Meta, remplacer un jour les smartphones. Le chemin est encore long: au moins trois ans seront nécessaires pour aboutir à un modèle grand public, suffisamment confortable pour être porté tous les jours et pouvant être proposé à un prix raisonnable. Cette première présentation est cependant importante pour la maison mère de Facebook. Non seulement elle vise à justifier, devant Wall Street, ses énormes investissements. Mais aussi à susciter l’intérêt des développeurs, alors que les premières tentatives pour démocratiser la réalité augmentée n’ont pas été très concluantes.

Avancées hardware – Le prototype est probablement le plus avancé jamais présenté. Certes, les démonstrations n’ont rien de très originales: en superposant des éléments au monde réel, il est possible de regarder des vidéos, de consulter des messages ou encore de jouer à des jeux. Mais les véritables innovations se trouvent dans le hardware. Les lunettes Orion affichent un design assez proche d’une paire classique, avec un poids de 98 grammes. Elles sont équipées de verres en carbure de silicium, permettant d’offrir un champ de vision inégalé. Le prototype intègre aussi sept caméras, dont deux chargées de suivre le mouvement des yeux, qui servent de curseur. Il est aussi fourni avec un bracelet neuronal qui capte les signaux électriques des muscles de l’avant-bras. Cela permet à l’utilisateur de contrôler l’interface avec ses doigts.

10.000 dollars – Ces avancées ont un prix: selon The Verge, chaque paire coûterait autour de 10.000 dollars à produire. “Probablement encore plus”, confie un ancien responsable du Reality Labs, la division responsable du projet. Ce tarif s’explique en grande partie par les verres, très difficiles à fabriquer. Initialement, la société espérait une industrialisation du processus de production, qui aurait fait chuter les coûts. Mais cette évolution ne s’est pas matérialisée. Le prochain défi de Meta sera donc de réduire la facture de manière significative, pour pouvoir proposer un modèle commercial vendu au prix d’un ordinateur haut de gamme. Ce défi sera d’autant plus compliqué à remplir qu’il devra aussi s’accompagner d’un design plus fin et plus léger. Et aussi d’une meilleure résolution et d’une plus grande luminosité.

Quels usages ? – Compte tenu du coût du premier prototype – et de sa volonté de faire des économies –, Meta a renoncé à le commercialiser. Seulement un millier d’exemplaires devraient être fabriqués. Ils seront mis à disposition des salariés, ainsi qu’à des “audiences externes”. L’entreprise de Menlo Park se garde bien de communiquer officiellement sur une date pour le lancement commercial. Un document interne, obtenu l’an passé par The Verge, évoquait une disponibilité en 2027. Pour réussir dans la réalité augmentée, Meta devra ensuite prouver la proposition de valeur de la technologie. Au-delà de l’effet de curiosité, il faudra créer de véritable cas d’usage pouvant justifier l’achat par le grand public. Et ainsi pouvant créer une base d’utilisateurs suffisamment importante pour attirer les développeurs d’applications.

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